LE JOUR D'APRES

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A Séoul, un éditeur fait la connaissance d’une nouvelle collaboratrice. Leur tête-à-tête dépasse le cadre professionnel, les confidences font place au trouble. Jusqu’à l’entrée en scène de l’épouse, qui découvre, folle de jalousie, le petit manège.

L’histoire d’un adultère que raconte Le jour d’après n’a rien de nouveau. C’est la manière qui compte. Celle d’Hong Sang –Soo est à minima, décale des situations usuelles, installe des émotions fortes dans un dispositif léger : peu d’acteurs, de décors ou de mouvements de caméras. Tout n’est que variation, déplacements infimes mais qui remettent les choses en perspective. Mais aussi de trompe-l’œil.

Les choses ne sont pas si certaines que ça dans Le jour d’après, les faits plus trompeurs que ce que l’on croit. Même un twist de scénario n’engendrera pas les rebondissements attendus, tout comme le rythme du film variera sans que l’on s’en aperçoive. Et si Hong Sang-soo qu’on a baptisé au long des films le Rohmer sud-coréen avait opéré une mue pour devenir un maître du leurre, un Hitchcock du sentiment ?

 
Dans le même genre vous pouvez trouver UNE FEMME CORÉENNE (Un autre film sud-coréen sur une liaison adultère.) ou encore HAEWON ET LES HOMMES (Quatre ans avant Le jour d'après, Hong Sang-Soo explorait déjà une liaison amoureuse...).

En 2017, en vingt et un long métrages, le spectateur a fini par s’habituer au cinéma miniature d’Hong Sang-Soo. A ses motifs récurrents, de séquences d’ivresse et de repas comme à l’apparente simplicité de ses scénarios. Le jour d’après a beau fonctionner sur ces mêmes ressorts, il rebondit différemment. Quelque chose de nouveau s’est immiscé dans ce film-là, plus précisément la réalité de la vie personnelle d’Hong Sang-Soo. A savoir le bouleversement qui s’est opéré lorsqu’il a rencontré Kim Min-Hee sur le tournage d’Un jour avec, un jour sans.

L’actrice et le réalisateur ont alors entamé une liaison alors que lui était marié. L’affaire resta longtemps clandestine alors qu’elle était sous les yeux de tous dans les films :  Un jour avec, un jour sans ne racontait-il pas comment un cinéaste essayait de séduire une mannequin devenue actrice ? On the beach at night alone, la collaboration suivante entre Hong Sang-Soo et Kim Min Hee n’était-il pas le carnet de bord de la liaison entre un cinéaste marié et sa toute jeune maîtresse. Si les films de ce réalisateur ont souvent semblé être très proche du quotidien, Le jour d’après est celui qui franchit un cap, officialise ce lien.

Son lien étroit avec la réalité d’Hong Sang-Soo en fait forcément une de ses œuvres les plus justes. Ne serait-ce qu’en filmant de nouveau Kim Min-Hee ou en esquissant peu à peu une sorte d’autocritique du comportement masculin et de ses faiblesses. Plus encore que les autres films d’Hong Sang-Soo, celui-ci s’imprègne d’une authenticité, celle d’un véritable vécu. Qui aura eu la facétie d’un esprit d’escalier : avant que Kim Min-Hee ne fasse la connaissance d’Hong Sang-Soo, elle s’était entichée du cinéma d’Eric Rohmer, suite à une séance du Rayon vert qui l’avait subjuguée. Un de ses proches lui avait alors conseillé d’aller voir les films d’un autre réalisateur en lui assurant que si elle avait aimé l’univers de Rohmer, elle aimerait très probablement celui d’Hong Sang-Soo…

Le sillon creusé par l'inlassable Hong Sang-soo peine à dévier de sa trajectoire : le metteur en scène ultra-prolifique recycle et ressasse ses motifs jusqu'à l'ivresse, addiction partagée par ses personnages, toujours prompt à s'abîmer dans l'alcool. La familiarité du ...

Chez Hong Sang-soo, le dispositif est souvent minimal, est mieux vaut être averti : son récit ne cesse d’aborder les mêmes questions, celle du marivaudage ; son exploration fonctionne toujours sur le même principe, les variations et la fixité. Le jour d’après ne déroge ...

Je crois vraiment que Hong Sang-Soo, réalisateur que j'ai longtemps boudé est en train de devenir l'un de mes réalisateurs préférés. En fait son film Grass m'a donné les clés pour bien comprendre son œuvre. Je pense qu'il faut le voir comme ça, comme l'héroïne de Grass, ...