LES OISEAUX DE PASSAGE

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Les cartels, le trafic de drogue, Pablo Escobar… L’un des exemples les plus parlants de l’impérialisme de l’Amérique du nord sur l’Amérique latine, c’est l’exploitation par Hollywood de la gangrène narcotique qui ravage le sud.

Mais au lieu de laisser les Etats-Unis raconter leur pays, sa culture, sa violence, les Colombiens et grands esthètes Ciro Guerra et Cristina Gallego ont décidé de le faire eux-mêmes, avec Les Oiseaux de passage ou La naissance des cartels.

En 1970, en Colombie, les indigènes Wayuu créent un peu malgré eux le premier trafic massif de marijuana, notamment grâce aux touristes américains. Mais l’argent va rendre très fragiles la paix entre les clans et leur culture ancestrale. Un film original, passionnant et visuellement éblouissant.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver TROPA DE ELITE (La lutte contre les trafiquants de drogue au Brésil, par un réalisateur brésilien, José Padilha.) ou encore BARRY SEALS (C'est en partie pour lutter contre la vision américaine des cartels sud-américains (comme dans BARRY SEALS, par exemple) que Ciro Guerra et Cristian Gallego ont réalisé LES OISEAUX DE PASSAGE).

Les Oiseaux de passage a été consciemment pensé comme une réplique colombienne aux films et séries hollywoodiennes qui exploitent l’image de la Colombie pour le spectacle. « Ces histoires sont toujours racontées du point de vue américain. On voulait tout renverser, dit Ciro Guerra. Nous nous mettons clairement en opposition avec la manière dont le sujet a été traité jusque-là. Les Colombiens sont agacés par les fabrications hollywoodiennes. » Ce à quoi Cristina rajoute : « Regardez la série Narcos. Elle a connu un succès fou partout, sauf en Colombie où elle a été rejetée sévèrement. »

Si Cristina Gallego est, depuis le début, la productrice de Ciro Guerra, en plus d’être son épouse, Les Oiseaux de passage est une coréalisation entre les deux, Cristina mettant en scène pour la première fois. Et son baptême du feu ne s’est pas fait tout seul… bien au contraire. L’équipe a subi une tempête de sable qui a duré deux semaines et des pluies diluviennes qui ont détruit une partie des décors. Mais l’épreuve la plus compliquée qu’ont dû traverser Ciro Guerra et Cristina Gallego, c’est leur propre divorce. En plein milieu de la production, le couple s’est en effet séparé, tout en continuant à travailler main dans la main. Ils ont également assuré la promotion du film ensemble, en vrais professionnels.

Les Oiseaux de passage est selon ses réalisateurs un manifeste féministe. Lorsqu’ils effectuaient des recherches, ils se rendaient compte que le rôle des femmes dans la naissance du narcotrafic colombien avait été complètement effacé de tous les livres d’Histoire et de toute la littérature sur le sujet. « Ça nous paraissait très étrange, explique Cristina Gallego. La société Wayuu est une société matriarcale, où les femmes ont un vrai pouvoir politique et commercial. Elles ont généré énormément d’argent. Comment ces femmes ne pourraient-elles pas être impliquées là-dedans ? Leurs histoires ne sont jamais écrites ni racontées par les historiens. Alors nous, nous avons voulu les mettre en lumière. »

Sous sa caméra, tout ce dont s’empare le réalisateur colombien Ciro Guerra devient mythe. Porté à la reconnaissance par « L’Etreinte du serpent » (2015), https://www.senscritique.com/film/L_Etreinte_du_serpent/14694001, il signe ici son quatrième long-métrage, en promouvant ...

Il y a quelques années maintenant, je fus époustouflé par le précédent film de Ciro Guerra: "L'Étreinte du serpent" sorte de récit mystique et aventurier perdu dans les méandres de l'Amazonie. Avec "Les Oiseaux de Passage", Ciro Guerra poursuit son travail d'historiographe ...

Après la superbe Etreinte du Serpent, Ciro Guerra poursuit d’une manière originale son exploration des ethnies latino-américaines. Dans un souci de renouvellement, et probablement par plaisir cinéphile, le voilà qui s’essaie au film de genre : Les oiseaux de passage évoque ...