ZAÏ ZAÏ ZAÏ ZAÏ

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L’ennemi public numéro 1... Autrement dit : la personne la plus recherchée par les forces de l’ordre. On se dit qu’il faut avoir commis un délit, voire un crime terrible pour être ainsi considéré. Qu’a donc bien pu faire Fabrice pour devenir « l’ennemi public numéro 1 » ? Tuer, voler, enlever, torturer ? Pire que cela en fait : Fabrice a tout simplement oublié sa carte de fidélité avant d’aller faire ses courses en grande surface...

Oui, je sais, c’est inqualifiable, impardonnable, injustifiable... Partant de ce principe totalement burlesque, François Desagnat adapte avec lui la BD de Fabcaro et propose à Jean-Paul Rouve un de ces personnages en marge que le comédien adore. Traqué par les autorités, les médias et ses semblables, Fabrice va trouver refuge au fin fond de la Lozère...

Comédie burlesque hautement inqualifiable, « Zai, zai, zai, zai » est peuplé d’êtres indéfinissables à la tendresse, la maladresse ou la bassesse fascinantes ! Vous y croiserez également Julie Depardieu, Ramzy Bédia, Yolande Moreau et Julie Gayet ainsi bien entendu que le tube de Joe Dassin « Siffler sur la colline » !

 
Dans le même genre vous pouvez trouver STEAK (Quand le réalité cède la place à la plus ubuesque des situations : Quentin Dupieux comme François Desagnat maitrisent une situation narrative hors de contrôle !) ou encore L'ENNEMI PUBLIC N°1 (Bon d'accord, Fabrice et Jacques Mesrine n'ont pas tout à fait le même pedigree criminel mais ils se retrouvent tous deux poursuivis par la police de la France entière...).

Il n’était pas incohérent, loin de là, que le cinéma s’intéresse à l’œuvre de Fabcaro. De son vrai nom Fabrice Caro, cet auteur de bandes dessinées ayant fait ses armes à « L’écho des savanes » est publié depuis 2005 sous forme d’albums avec succès. « Zai zai zai zai » est son premier vrai carton en termes de ventes en 2015, remportant cinq prix majeurs de la discipline. Pour les cinéastes qui souhaitent se lancer dans une adaptation de son œuvre, Fabcaro n’est sans doute pas le « client » le plus simple. Son style graphique répétant souvent la même case et son inspiration onirique et burlesque ne sont pas aisés à figurer... François Desagnat s’y est donc collé, épaulé par un Jean-Paul Rouve jamais aussi à l’aise que dans ce genre d’exercice flirtant avec les limites du non-sens !

Pas étonnant non plus que ce cinéaste-là ait décidé de relever un tel défi... Fidèle complice de Michael Youn et de sa bande, il a signé leurs premiers films au cinéma : « La beuze » en 2003 puis « Les onze commandements » en 2003 également avant de voler de ses propres ailes vers une inspiration plus familiale. Parmi ses réalisations, citons un gros succès, « Adopte un veuf » avec André Dussollier et Bérangère Krief en 2016 ou encore « Le gendre de ma vie » avec Kad Merad et Julie Gayet deux ans plus tard...

Un autre album, (devenu seul en scène au théâtre), a également inspiré Laurent Tirard en 2020 : « Le discours ». Benjamin Lavernhe y incarnait un jeune homme en plein doute amoureux, contraint d’assister au traditionnel repas familial, apprenant au passage de la bouche même de son insupportable futur beau-frère qu’il est désigné pour prononcer le fameux discours lors du mariage à venir de sa sœur. Dès lors une mission s’impose : comment dire non ? Sara Giraudeau, François Morel, Kyan Khojandi, Julia Piaton ou Guilaine Londez complétaient le casting de cette comédie ébouriffante alliant humour et tendresse...

Attentions, quelques spoilers sur le film mais aussi sur la BD. J’ai vu le film Zaï Zaï Zaï Zaï de François Desagnat hier soir à l'Etrange festival au Forum des images. J’étais très curieux de voir ce que ça allait donner, parce que j’ai adoré la BD, mais je ne ...

L’histoire : adaptée de la superbe BD de Fab Caro du même nom, c’est l’histoire d’un fugitif qui, après avoir oublié sa carte de fidélité, traverse la région et échappe aux menaces. D’abord une belle performance d’adapter une BD en film, la BD est bien adaptée ...

Vu à l'Etrange Festival 2021. Après avoir lu 2 ou 3 fois la bd de Fabcaro, j'étais persuadé qu'elle allait finir par être adaptée même si certains aurait jugé l'exercice très périlleux. J'ai donc sursauté deux fois en lisant le programme du festival de cette année. ...