ABANDONNÉE

en VOD

« Nous nous hantons nous-mêmes. Ils sont notre mort, notre futur… ». C’est l’intéressante réplique que lance un des personnages, au cours d’une scène qui n’est pas forcément propice à la réflexion ; une scène où certains des protagonistes ont vraiment une sale tête, une tête qu’on a déjà vu quelque part…
Si ce film était une figure mathématique, ce pourrait être un ruban de Möbius, vous savez, cet anneau tordu qui n’a ni envers, ni endroit, dont le contenu est aussi le contenant… et réciproquement.
Mais si les constructions mathématiques peuvent offrir une représentation rassurante des mondes parallèles, il n’en va pas de même avec cette construction cinématographique, qui n’est pas là pour vous rassurer, bien au contraire. Le temps s’y écoule par intermittence, on ne sait pas toujours dans quel sens… Mais n’oubliez pas que dans une ferme délabrée, nichée sur une île déserte, entourée d’un fleuve froid, au cœur d’une forêt sombre, au fond de la Russie, personne ne vous entend crier. Personne, vraiment ?...
J’aimerais vous en dire davantage, mais ce serait gâcher.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver LE PROJET BLAIR WITCH ou encore LES AUTRES .

Alors ahurissement complet ou frayeur de tous les diables ? Ce que je peux vous dire c’est que l’ambition du réalisateur espagnol, Nacho Cerda, était de fabriquer un film d’horreur qui vous infecte comme un virus. Et qui renoue avec les climats de tension horrifique des grands classiques des années 70, comme Shining de Kubrick, L’Exorciste de William Friedkin, ou, en débordant jusqu’en 1982, The Thing, de John Carpenter. Bref, il cherchait davantage à jouer sur l’attente et la suggestion que sur des torrents d’hémoglobine, tout en étant bien conscient que pour continuer d’être effrayant au XXIe siècle, il faut sans cesse briser les codes du genre.
Message transmis.
Ce qui est certain, c’est que si on songe aux Autres d’Alejandro Amenabar (en 2001), avec Nicole Kidman, à Darkness de Jaume Balaguero (en 2002) ou encore à Rec de Balaguero et Paco Plaza en 2007, les réalisateurs espagnols ont redonné un joli coup de peinture au fantastique .
Ca n’a rien à voir, mais si vous vous êtes demandé quelle était cette ville de Russie qu’on découvre au début d’Abandonnée, ne cherchez plus : il s’agit de Sofia, la capitale de la Bulgarie.