AFTER LOVE

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Comme si la mort de son mari ne suffisait pas à sa peine, Mary découvre après son décès soudain que le défunt menait une double vie. Cette trahison pique la curiosité de la veuve. Et pour mieux approcher sa rivale, elle accepte même de travailler pour elle comme femme de ménage…

La corpulente Mary, incarnée par l’Anglaise Joanna Scanlan, et la mince Geneviève, jouée par Nathalie Richard, sont très différentes en apparence, par leur physique et leur âge. Pourtant « elles sont « un miroir l'une pour l’autre », explique le réalisateur britannique Aleem Khan, qui signe, avec ce face-à-face autour d’un secret, son premier long métrage.

After Love brosse le portrait délicat de deux femmes mais aussi d’un adolescent à un moment charnière de leur existence. L’écriture a nécessité une telle introspection pour l’auteur qu’Aleem Khan a lui-même été surpris par la durée du processus : il lui a fallu six ans pour boucler son scénario ! Sélectionné et primé à la Semaine de la Critique à Cannes en 2020, le film a reçu par ailleurs d’autres récompenses à travers le monde.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver BIGAMIE (Ida Lupino y met en scène un homme partagé entre deux femmes qu'il aime.) ou encore NATHALIE... (Quand une femme se prend d'amitié pour la maîtresse de son mari).

Si Aleem Khan est issu d’un couple mixte, comme celui d’After Love,  son film n’est pas autobiographique. Le réalisateur précise toutefois que les personnages, par leur quête d’identité, lui sont très proches. Mary ressemble à sa mère et Ahmed est très librement inspiré de son père. Ses parents se sont en effet mariés très jeunes. Sa maman s’est alors convertie à l’islam et elle a progressivement abandonné les vêtements européens au profit de tenues traditionnelles pakistanaises. A la fois Anglais et Pakistanais, Khan ajoute qu’il avait surtout envie de parler de sa propre expérience, de sa vie entre deux mondes, entre deux cultures. De plus, étant musulman et homosexuel, il confie qu’il a dû longtemps mener deux vies séparées et avait du mal à trouver sa place.

Pour aider la comédienne Joanna Scanlan à se glisser dans la peau de Mary, le metteur en scène a demandé à sa mère de lui apprendre à cuisiner le saag paneer, plat à base d’épinards et de fromage. Sa mère a également fourni à l’actrice des vêtements pour qu’elles sortent toutes deux dans des habits traditionnels. Aleem Khan voulait que son interprète fasse l’expérience du regard porté dans la rue sur les personnes voilées. Il a aussi tenu à montrer à plusieurs reprises Mary faire sa prière afin de donner une image plus juste, une meilleure visibilité des musulmans pratiquants qui vivent sans problème cette part de leur identité.

Khan a également souhaité rendre de la dignité aux rituels du quotidien. « Ils disent beaucoup de ce que nous sommes, explique-t-il. Nous nous révélons dans ces moments-là ». En prenant le temps de filmer ces gestes de la vie de tous les jours, le réalisateur s’inscrit dans une veine du cinéma d’art et d’essai européen qu’il a toujours apprécié. Pour mieux s’immerger dans cette histoire de part et d’autre de la Manche, Aleem Khan a écrit en partie de son script à Calais où, en parallèle il travaillait comme bénévole pour une association qui assure des distributions alimentaires pour les réfugiés. A l’époque, le Brexit n’était pas encore en vigueur et il se réjouit d’avoir pu tourner son film avant sa mise en place car il ne sait pas si son personnage Ahmed aurait pu vivre entre la Grande-Bretagne et la France !

Le charme d'After love est un charme diffus, tout entier contenu dans l'art de la litote. Le sujet du film est à la fois simple et vertigineux : une anglaise qui s'est mariée à un musulman (et s'est convertie à l'islam) découvre après la mort de son mari que ce dernier menait ...

Ce n'est pas la première fois que le thème d'After Love est traité au cinéma mais le premier long-métrage du britannique Aleem Khan s'y emploie avec une intelligence et une sensibilité marquantes. Découvrir, après sa mort, que son mari lui cachait une double vie, correspond ...

Epoque contemporaine, en 2020, sur le littoral britannique à Douvres, au retour d’une soirée Mary Hussain prépare le thé sur une musique pakistanaise et préconise à son mari de « laisser infuser ». Assis au creux d’un fauteuil dans le salon, Ahmed meurt subitement. ...