ALLÉLUIA

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Six ans après Vinyan, le réalisateur Fabrice du Welz s’intéresse aux fameux tueurs de la lune de miel. Après plusieurs adaptations de ce fait divers, au cinéma et à la télévision, Alléluia offre un nouvel angle sur cette histoire sanglante et tragique en prenant celui de l’amour fou, fou au point de tuer par passion.

Michel et Gloria se rencontrent grâce aux petites annonces. C'est une femme seule en recherche d’un homme, c'est un homme seul en recherche d’une nouvelle arnaque. Car Michel escroque les femmes. Au pire, si cela se passe mal, il les assassine. Mais sa rencontre avec Gloria est différente. C’est la passion. Très vite, d’ailleurs, cette dernière se sent prête à le suivre dans ses œuvres macabres.

Laurent Lucas est de retour chez Du Welz après avoir tenu le rôle principal de Calvaire, son premier film. Il est accompagné ici de l’actrice espagnole et égérie de Pedro Almodovar, Lola Dueñas. A eux deux, ils campent le couple obscur et glauque d’Alléluia, entre exploitation du manque, thème cher au réalisateur, et délire sanguinolent jusqu’au-boutiste. 

 
Dans le même genre vous pouvez trouver TUEURS-NÉS D'OLIVER STONE (Le réalisateur américain met aussi ici un couple d'assassins fou d'amour et de sang.) ou encore LES TUEURS DE LA LUNE DE MIEL DE LEONARD KASTLE (Puisqu'il s'intéresse au même couple de tueurs sanguinaires et passionnés.).

S’il existe des histoires de serial killers qui fascinent, pour sûr celle de Raymond Fernandez et Martha Beck en fait partie. Les fameux tueurs à la lune de miel comme ils ont été surnommés ont déjà été les héros entre guillemets de The Honeymoon killers en 1970, d’Un homme fatal en 1991, de Carmin Rouge en 1996 et de Cœurs perdus en 2006. Ils sont même au centre d’une intrigue d’un épisode de la série Cold Case. Il faut dire que leur histoire mêle à la fois l’éros et le thanatos dans leur forme la plus extrême. Le couple amoureux fou qui continuait encore, malgré leurs impressionnantes et violentes disputes, à se déclarer leur flamme alors qu’ils étaient sur la chaise électrique, auraient commis une vingtaine de meurtres.

Il n’est pas très étonnant de voir le réalisateur belge, qui s’est fait connaître par deux films de genre, s’intéresser à ce couple maudit. Et l’angle qu’il choisit pour ce sujet déjà moult fois ressassé rentre dans la ligne de son travail précédent : le manque. Plus spécifiquement, le manque d’amour. En effet, dans Calvaire, Laurent Lucas, déjà lui, était victime de Jackie Berroyer qui voyait en lui le sosie de son ex-femme et avait choisi de le séquestrer pour profiter de lui et combler perversement son vide affectif. Dans Vinyan, Emmanuelle Béart est une mère en souffrance depuis la mort de son fils. Son mari, Rufus Sewell, en plus de sa tristesse, souffre du manque d’amour de sa femme en deuil. Dans Alléluia, les deux personnages, Gloria et Michel, sont deux âmes perdues, en manque d’amour charnel pour l’une et de compréhension pour l’autre. Ils sont excessifs et ne tolèrent aucune limite à leur passion. Ce qui les mènera, aidé par les penchants de Michel pour le meurtre et l’arnaque, à aimer le goût du sang.

Fabrice du Welz, malgré son sujet plutôt éculé, fait le choix d’une forme, si ce n’est de suspense, de lente progression vers la folie meurtrière des tourtereaux. En effet, il commence son récit comme celle d’une rencontre un peu désespérée entre deux personnes blessées par la vie. Ce n’est que par touches, notamment l’emploi de couleurs fortes qui n’est pas sans évoquer le travail du duo belge d’Amer, Bruno Forzani et Hélène Cattet, qu’il fait surgir l’étrange, la déviance. Segmenté en partie, comme si chacune d’entre elles étaient une étape de plus, une facette de plus à cette relation, le film dresse avec précaution le portrait de deux douleurs transcendées par leur rapprochement bestial. Une animalité que l’on retrouve également dans l’exploitation de l’environnement de ces tueurs nés de leur propre union. La nature a ici une place importante de part les délires chamaniques et l’attrait pour la nudité. Et finalement plus que les meurtres, c’est peut-être bien cet aspect primal, comme un lien avec le ça profond en chacun de nous qui reste ici le plus dérangeant.

Présenté à la Quinzaine des réalisateurs à Cannes en 2014, Alléluia s'inspire librement de l'affaire des Tueurs de la lune de miel, déjà portée plusieurs fois à l'écran et dont l'adaptation la plus mémorable reste celle de Leonard Kastle. Cette coproduction franco-belge ...

Je te tiens, tu me tiens par la barbichette, le premier de nous deux qui criera, prendra une hachette. Sur la brèche, autour d’un feu de camp improvisé qui fait perdre tout sens de la réalité, Alleluia est le récit d’un amour fou, cet amour charnel qui ne connait pas de ...

Dans l'émission de Laurent Ruquier "On est pas couché", JoeyStarr traitait Fabrice Du Welz d'abruti. Une tension qui ne s'était nullement atténuée depuis la brouille opposant les deux hommes en 2012 sur le plateau de Colt 45, polar grossier produit par Thomas Langmann et achevé ...