ARSENAL

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Vous connaissez le vieil adage sur le fait qu’on choisit ses amis mais pas sa famille. Il va prendre tout son sens dans le thriller de Steven C. Miller que vous allez maintenant découvrir. En fait, l’intrigue va même vous démontrer que parfois, on ne peut compter ni sur les uns ni sur l’autre !

L’histoire est celle de deux frères, unis à la vie à la mort depuis leur enfance. Devenus adultes et même si la chance leur a souri de manières fort différentes, ils gardent ce lien indéfectible, celui du sang. Or, l’un des frangins plutôt bon à rien est enlevé et une forte rançon exigée en échange de sa libération. L’autre, homme d’affaires, envisage de payer mais soudain, le doute s’installe : et si la victime était de mèche avec les kidnappeurs ?

Une réalisation nerveuse et sans fioriture, un casting efficace peuplé de gueules, dans lequel vous reconnaîtrez celles de Nicolas Cage et John Cusack, donnent à cet Arsenal une puissance de feu non négligeable au rayon de la série B qui dépote !

 
Dans le même genre vous pouvez trouver LES LIENS DU SANG (On peut être frère et ne pas partager grand chose avec l'autre... Ces deux histoires montrent deux versions tragiques des fratries sur fond de violence...) ou encore IRIS (Un kidnapping, une demande rançon et beaucoup de questions... Deux films sur les relations parfois viciées entre ravisseurs et victimes...).

On peut avoir été nommé aux Golden Globes ou aux Baftas et avoir une piscine à entretenir… Or, John Cusack a beau être un formidable comédien, il n’en n’est pas moins homme et père de famille avec un train de vie à financer ! C’est de cette manière honnête qu’il faut regarder Arsenal, le film que vous venez de voir. Vous serez d’accord avec moi pour convenir que ce film ne bouleversera pas l’histoire du cinéma mais que vous y avez pris un sympathique plaisir, en compagnie notamment de cet acteur qui s’affiche au cinéma depuis le milieu des années 80…

Bon, au début non plus, ses apparitions n’avaient pas pour ambition de s’écrire en lettres de feu au fronton de Hollywood, comme ce Garçon choc pour nana chic en 1983. Et pourtant : l’anodin peut aussi se transformer en essentiel. Le réalisateur de ce gentil nanar, Rob Reiner, offrira trois ans plus tard un des premiers rôles marquants au jeune Cusack, en l’engageant pour Stand by me, formidable film sur la fin de l’enfance, adapté d’une nouvelle de Stephen King avec aussi d’autres débutants prometteurs comme River Phoenix ou Kiefer Sutherland. Le petit Johnny, alors âgé de 17 ans va imposer son visage d’aigle et sa mèche noir corbeau chez Cameron Crowe, Roland Joffé ou Stephen Frears, dans Les arnaqueurs film de 1990, aux côtés d’Anjelica Huston et Annette Bening.

Signe de son nouveau statut : l’icône du cinéma indépendant Woody Allen fera appel à ses services à deux reprises, dans Ombres et brouillard en 1992 et Coups de feu sur Broadway deux ans plus tard… Parallèlement, John Cusack s’essaye aussi au blockbuster : Tueurs à gage, Les ailes de l’enfer, (déjà avec Nicolas Cage), ou « 2012 » de Roland Emmerich. Une carrière contrastée, qui n’exclue pas des incursions plus « auteur » qui n’en manquent pas, de hauteur, chez Terrence Malick, (La ligne rouge), Clint Eastwood, (Minuit dans le jardin du bien et du mal), ou Spike Jonze, (Dans la peau de John Malkovitch)…