BENEDETTA

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Par essence même, la vie des religieuses est entourée de mystère, de silence et de secrets... Ces femmes (comme leur collègues moines d’ailleurs) ont décidé un jour de dédier leur vie à Dieu en renonçant à tous les plaisirs ou tentations de l’existence : sexe, argent, carrière et « Les Marseillais contre le reste du monde »...

Eh bien figurez-vous qu’il s’en passe tout de même de belles dans certains couvents ! En tout cas, dans celui où nous entraîne Paul Verhoeven... Direction le 17e siècle en Toscane où une étrange jeune fille est confiée à la Mère Supérieure... Benedetta va vite montrer tous les signes de la sainteté : visions, miracles, prophétie : elle semble possédée par un esprit Divin. Vraie mystique ou pure mytho ? 

Son cas (réel et répertorié dans l’Histoire, va susciter des débats enflammés, d’autant qu’elle éprouve des liens tout à fait charnels avec une de ses camarades... Virginie Efira campe avec fougue cette femme que rien ne semble pouvoir entraver : un rôle étonnant et détonnant...

 
Dans le même genre vous pouvez trouver THERESE (Deux visions diamétralement opposées de la dévotion au service de Dieu mais deux passionnants portraits de femmes...) ou encore LA SORCIERE SANGLANTE (La peste, la fin du Moyen Age, une femme dotée de pouvoirs étranges, le bûcher en ligne de mire : il n'en faut pas plus pour exacerber les passions...).

Avec « Benedetta », je vous l’accorde, Paul Verhoeven ne joue pas sur la demi-mesure, offrant au spectateur un film extravagant, kitsch, qui se conçoit sans aucun doute au second degré, si ce n’est au troisième ! Virginie Efira (impressionnante) rejoint ici la longue liste des héroines du maestro néerlandais, souvent et stupidement taxé de misogynie... Il n’est pourtant qu’à regarder sa filmographie pour se rendre compte que Verhoeven a toujours réservé de beaux rôles à ces dames. 

On pense évidemment à Sharon Stone dont il fit une superstar sexy dans « Basic instinct », face à fesse avec Michael Douglas, en reine de la manip et de la cabriole ponctuée de grands coups de pic à glace ! Un phénomène planétaire parti des marches de Cannes en 1992... Trois ans plus tard, le réalisateur offrait une plongée stupéfiante dans les coulisses des revues de Las Vegas avec « Showgirls » ou le quotidien pas si sensuel que cela de danseuses ambitieuses prêtes à balancer leurs copines dans les escaliers pour être la premièree sur scène ! Longtemps considéré comme un nanar absolu, le film est aujourd’hui considéré comme une pièce maîtresse... 

Verhoeven et les femmes encore dans le formidable et méconnu « Black book » en 2006, qui met en lumière la Résistance néerlandaise durant la seconde guerre mondiale à travers le parcours d’une jeune juive incarnée par Carice van Houten... Un mot enfin de « Elle », le film, sorti en 2016 qui amena Isabelle Huppert aux portes de l’Oscar de la meilleure comédienne et lui valut son 2e César dans cette catégorie. Un portrait sulfureux et polémique de femme décidant de manipuler l’homme qui l’a violée tout en se confrontant à un passé familial douloureux...

Depuis 2018, qu'on attend Benedetta. Depuis 2018 que l'on attend le dernier exploit du hollandais violent, son sujet qui sent le soufre, les tabous de l'homosexualité de son héroïne, son corps exposé. Les premières minutes de Benedetta ne pourront que décontenancer, tant ...

Alors un de mes réalisateurs préférés dirigeant dans un rôle principal une des actrices préférées, autant le dire, Benedetta était une de mes plus grosses attentes de l'année ̶2̶0̶2̶0̶ 2021. Résultat ? Certains effets numériques ne sont pas à la hauteur. Benedetta ...

Paul Verhoeven est un éternel franc-tireur. Un crucifieur de la bienséance. Un provocateur controversé. Son cinéma reprend sa place d’instrument de libération bien décidé à s’absoudre des contraintes morales contemporaines. Violences, plaisirs, horreurs. Le réalisateur ...