BLUE JEAN

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Le réalisatrice Georgia Oakley cherchait une idée de film quand elle est tombée sur un article racontant comment un groupe de lesbiennes étaient descendues en rappel à l’intérieur de la Chambre des Lords en 1988. Elles se révoltaient contre la Section 28, ensemble de lois prohibant « la promotion de l’homosexualité » au Royaume-Uni de la fin des années 1980 au début des années 2000.

Tourné en 16mm, avec une légère saturation de l’image, le langage visuel de Blue Jean est inspiré par les classiques de la fin des années 80. Georgia Oakley s’est dit également inspirée par les cinéastes Kelly Reichardt et Chantal Akerman. Tout comme ces dernières, elle a cherché à dépeindre un personnage sans l’embellir ou le dénaturer. 

Elle a trouvé l’actrice Rosie McEwen, interprète de Jean, grâce à la directrice de casting. Rosie McEwen avait envoyé sa bande démo, qui a ému aux larmes la réalisatrice. Pour elle, Rosie était la seule personne à pouvoir interpréter Jean. Elle a été stupéfaite par son étonnante quiétude et sa capacité à canaliser tout ce que la réalisatrice avait écrit.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver LA BELLE SAISON (une magnifique romance entre deux femmes dans la France des années 70) ou encore HIGH HOPES (un portrait haut en couleurs du thatchérisme).

Georgia Oakley voulait montrer que le coming out n’est pas un épisode isolé mais une bataille quotidienne. Elle était animée par la volonté de brosser le portrait d’une femme en proie à son identité. En cela, son film n’est pas un drame politique mais davantage un drame intimiste sur une personne ordinaire, qui n’a rien d’une héroïne. Elle voulait rappeler que les années 80 ont été une période difficile, marquée par l’homophobie, le patriarcat et la lutte des classes. 

La Section 28 empêchait les établissements scolaires et les pouvoirs publics de faire la « promotion de l’acceptabilité de l’homosexualité en tant que prétendue relation familiale ». Pour la réalisatrice Georgia Oakley, ces lois ont eu un effet dévastateur sur sa génération. Son désir de faire ce film venait de la compréhension qu’elle avait de l’homophobie intériorisée, ainsi que de la volonté de faire exister dans les mémoires ces enseignantes qui se sont battues contre la stigmatisation et la diffamation qui avaient lieu sous la Section 28. 

Pour écrire le personnage de Jean, Georgia Oakley a rencontré et interviewé de nombreuses professeurs lesbiennes victimes de la Section 28. Elle a aussi rencontré des journalistes et des militantes, récoltant au total plus de 100 interviews. Elle s’est également nourrie de son expérience de coming out et de toutes les anecdotes liées à l’homophobie intériorisée.

Je fais partie de ces spectateurs qui détestent ce qu’on appelle les « films à tract ». Pour la faire simple, il s’agit d’un film plus préoccupé dans l’idée de marteler son discours, aussi noble puisse-t-il être, que de réellement réaliser un bon film. A la fois ...

L'époque que décrit Blue Jean, le premier long-métrage de la Britannique Georgia Oakley, est précise. Il s'agit de 1988, au moment où le gouvernement de Margaret Thatcher adopte une loi stigmatisant la communauté gay. Si l'homosexualité de Jean, professeure d'éducation ...

Comment trouver les mots devant une telle justesse... Historique, engagé, Blue Jean est réalisé avec une finesse extrême. Georgia Oakley traite de coming-out, d'engagement politique, et arrive à dépeindre des facettes négatives d'un personnage avec lequel on a pourtant ...