BORDER RUN

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Sharon Stone, brune et bouclée, déboule avec l’énergie d’un Redford dans Les hommes du président. Ah la mystique américaine du journaliste de terrain.

Donc le film  que vous allez voir s’intitule Border run, traduction approximative : la course à la frontière. La frontière c’est celle entre les Etats-Unis et le Mexique, là où passent les wet back, les clandestins qui traversent le Rio Grande, là où naviguent les mules chargées de poudre, là où tout le monde tire sur tout le monde à l’arme lourde. Bref dans cette œuvre de 2012 signée  Gabriela Tagliavini, une femme cherche son frère en même temps que la vérité.

On sait que les vérités ne sont pas toutes bonnes à dire dans les colonnes des journaux, alors tout peut arriver. La star masculine est Billy Zane et au niveau calibres il yen aura pour tous les goûts. 

 
Dans le même genre vous pouvez trouver MISSING DE COSTA-GAVRAS (1982) (Un Américain vivant au Chili disparaît au lendemain du putsch du général Pinochet. Son père vient à sa recherche. Cet homme qui a foi en son pays, en la loi et la justice, découvre alors que son idéal est bafoué. Un film très fort sur la quête d'un père, et les désillusions d'un homme. Un thriller politique des grandes années d'autocritique à Hollywood.) ou encore NO COUNTRY FOR OLD MEN DE JOEL ET ETHAN COEN (2007) (Dans l'enfer de la frontière entre les Etats-Unis et le Mexique les règlements de compte entre passeurs et dealers font des hécatombes. Et difficile de n'être que témoin. Un grand film sur une zone de non-droit, de non-morale, quasi métaphysique où la seule qualité de l'homme est la cupidité. Javier Bardem en tueur implacable prend une dimension d'ange exterminateur.).

5 millions de dollars c’est un budget relativement modeste pour un thriller américain. C’est un peu la catégorie dans laquelle se cantonne désormais la belle Sharon Stone dont on déplorera toujours, vu la qualité de l’actrice, vu la grandeur de la femme, qu’elle n’ait accroché qu’un seul chef d’œuvre à son tableau de chasse : Casino. Mais c’est ainsi.

Border run est donc une série B gentiment électrique avec une actrice de 54 ans qui veut nous faire croire qu’elle en a vingt de moins et, pour ce qui me concerne, ça marche. Depuis l’arrivée du 21ème siècle on l’a vue avec plaisir dans Broken Flowers de Jarmush (2005) mais c’était un petit rôle, avec un peu de déplaisir dans Basic Instinct 2 de John Mc Naughton (2006) mais c’était une piètre suite, dans Catwoman de Pitof (2004)  qui ne volait pas bien haut. Et aussi plus récemment en 2011 dans un french american movie Largo Winch de Jérome Salle où elle faisait des misères à Tomer Sisley. A côté de ça bien sûr elle a hanté de sa grâce quelques séries. Avec Border Run elle rencontre une femme réalisatrice sur le terrain du thriller politique. Un truc de filles enfouraillées quoi. Sauf que Gabriela Tagliavini, 45 ans, native de Buenos-Aires a déjà quatre films derrière elle, tous remarqués, acclamés et couverts de prix. Qu’elle écrit souvent ses scripts et qu’elle a publié deux romans couverts de louanges par la critique. Bref une surdouée. Elle passait avec Sharon un examen de thriller hollywoodien.

A tire personnel je dirais qu’elle est diplômée avec mention peut mieux faire..