Le cinéma israélien se porte bien. Depuis quelques années, émergent des cinéastes qui ont beaucoup à dire et le disent bien. C'est le cas de Dover Koshashvili, révélé en 2001 avec son premier film,
Mariage tardif, qui voyait un jeune homme de la communauté juive ashkénaze de Tel-Aviv, cacher à ses parents sa liaison avec une mère divorcée, de trois ans son aînée, et sépharade de surcroît. Face à l'explosive et magnifique Ronit Elkabetz, le célibataire menteur était interprété par Lior Ashkenazi. Celui-ci est aussi l'un des personnages pivots de
Cadeau du ciel – il interprète le mari interdit de séjour dans son quartier après avoir battu sa femme– et on l'a revu depuis dans
Tu marcheras sur l'eau de Eytan Fox. Tourné en 2003 et sorti en France en 2005,
Cadeau du ciel est à la fois un polar, une comédie et un portrait de société. Côté polar, il y a une affaire de vols de bijoux organisée par une bande de bagagistes de l'aéroport de Tel-Aviv. Côté comédie, les rapports de tous ces gens, liés par le sang, l'amitié et les femmes, sont joyeusement désordonnés. Côté portrait de société, l'ambiance sous chape de plomb donne un aperçu de tout ce qui semble près d'exploser. La réussite de ce film tient à une écriture serrée de personnages et de situations « hénaurmes » : car si celles-ci frisent parfois le grand-guignol, ceux-là, même au bord de la caricature, sont toujours regardés avec chaleur.
Dans le même genre vous pouvez trouver MÉLODIE EN SOUS-SOL DE HENRI VERNEUIL (1963) ou encore PRENDRE FEMME, DE RONIT ET SCHLOMI ELKABETZ (VE’LAKHTA LEHE ISHA, 2004) .