CITY HALL

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City Hall, c’est le surnom de la mairie de New York. Un endroit que Ken Lipper, auteur de la première version du scénario et coproducteur du film, connaît bien puisqu’il fut lui-même maire adjoint de New York, entre 1983 et 1986, sous le mandat d’Ed Koch. Ce qui explique que ce dernier ait pas mal inspiré le personnage du maire dans le film, qui fut néanmoins retravaillé au fil des versions par d’autres scénaristes.

Tel qu’il apparaît, sous les traits d’Al Pacino, il tient à la fois de Koch, et d’autres maires comme Fiorello LaGuardia et Rudy Giuliani, ainsi que de l’ancien gouverneur Mario Cuomo. Giuliani et Koch ont, par ailleurs, apporté leur caution au projet en acceptant de passer du temps avec Al Pacino pour mieux l’aider à se préparer à ce premier rôle de politicien. City Hall est une fiction, mais Frank Anselmo, l’homme d’affaires véreux rappelle Donald Manes qui s’est suicidé en 1986, après avoir été impliqué dans divers scandales.

Dans le film, il est incarné par l’acteur italo-américain Dany Aiello, qui a beaucoup tourné avec Woody Allen (Broadway Danny Rose), mais qu’on associe aussi à Spike Lee pour lequel il a joué le propriétaire de la pizzeria de Do the Right Thing. Parmi les autres vedettes de City Hall, John Cusack a interprété de nombreux autres polars, des Arnaqueurs de Stephen Frears à Paperboy de Lee Daniels en 2012. En matière de film noir, Bridget Fonda n’a rien à lui envier puisque, après Le Parrain 3, elle a illuminé JF partagerait appartement de Barbet Schroeder et elle a joué les blondes sexy dans Jackie Brown de Tarantino

 
Dans le même genre vous pouvez trouver CONTRE-ENQUÊTE (Il évoque lui aussi les rapports entre police, justice et grand banditisme à New York) ou encore LES AFFRANCHIS (Un autre thriller écrit par Nicholas Pileggi).

Le scénario de Ken Lipper pour City Hall a été remanié par trois experts. Bo Goldman n’est autre que le scénariste de Vol au-dessus d’un nid de coucous et du Temps d’un week-end, déjà avec Al Pacino. Nicholas Pileggi a été pendant plus de trente ans un des meilleurs journalistes, expert en affaires criminelles de la ville de New York. De sa connaissance du grand banditisme et des réseaux mafieux, il a tiré deux livres très documentés dont il a extrait ensuite des scénarios portés à l’écran par Martin Scorsese. Il s’agit des Affranchis en 1990 et de Casino en 1995. Quant à Paul Schrader, le quatrième scénariste mentionné au générique, il est connu comme le réalisateur de films ambigus tel American Gigolo ou le thriller vénitien Etrange Séduction. Mais il ne faudrait pas oublier qu’il a fait ses débuts à Hollywood en tant que scénariste à succès de Taxi Driver, lui aussi adapté au cinéma par Scorsese et également situé à New York.

Cette ville a toujours aimanté les auteurs de films noirs. Outre Scorsese et Harold Becker, le réalisateur de City Hall, qui y sont nés, Sidney Lumet, qui a grandi et étudié à Manhattan a situé à New York nombre de ses polars. Notamment sa trilogie consacrée aux rapports entre police et corruption. Avec d’abord Serpico, en 1973, où Al Pacino alors jeune vedette jouait les flics intègres. En 1981, c’est Treat Williams, qui se retrouvait à enregistrer ses collègues à leur insu pour faire chuter les ripoux dans Prince de New York. Dans Contre-enquête (1990), la justice se retrouve à son tour remise en question.

Dans ses films, Lumet n’a jamais réduit New York à ses hauts lieux touristique. Il a cherché au contraire à en montrer la diversité, s’attardant même sur ses quartiers insalubres et délabrés, pour y puiser un écho aux impasses dans lesquelles se débattent ses personnages. 

N’en déplaise aux amateurs de cascades et fusillades en tous sens, ceci est un thriller politique fiction, où le suspense prime sur les scènes d’actions brutes. Thriller parce qu’il y a meurtres et enquête, politique parce que cela se passe dans les coulisses du pouvoir, ...

Très jolie surprise que ce film méconnu et relativement mal-aimé, qui tente de conjuguer divertissement (la forme du thriller) et réflexion (avec une fine analyse des mécanismes qui sous-tendent l'action politique). Les détracteurs de "City Hall" lui reprochent ...

L'un des intérêts de ce film est de nous démontrer le rude boulot d'un édile et pas n'importe lequel puisqu'il s'agit du maire d'une des plus grandes villes du monde, New York City, de nous faire prendre conscience de ce que c'est de l'administrer et du poids que ça représente. ...