COSTA BRAVA, LEBANON

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Parfois, les tragédies nationales ont pour effet d’inspirer des artistes à créer des fictions permettant de comprendre et de surmonter collectivement les épreuves. Dans COSTA BRAVA, LES LIENS DU SANG la réalisatrice Mounia Akl obéit à cette logique en donnant sa propre vision de la désastreuse situation du Liban. 

On y suit une famille réfractaire qui a décidé de fuir la capitale pour s’installer à la campagne, où ses membres espèrent vivre en autarcie et à l’abri des désagréments insupportables générés par l’incurie du gouvernement corrompu. Jusqu’au jour où l’horreur les rattrape : pour faire face à la crise des déchets, l’administration a décidé de construire une décharge à côté de chez eux. 

La métaphore est on ne peut plus claire : les ordures ont envahi tous les aspects de la vie, rendant celle-ci impossible. Mounia Akl raconte sa parabole à travers les points de vue des différents membres de la famille. Le soin apporté à l’élaboration de chacun des personnages contribue fortement à ce que l’émotion l’emporte sur la démonstration politique.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver HOME (Même situation d'une famille dont la tranquillité est bouleversée par l'installation d'une autoroute.) ou encore FACE À LA MER (Malgré l'aveuglement de certains qui font semblant de ne pas voir la réalité, même constat d'un pays en voie d'effondrement.).

Avant de faire du cinéma, Mounia Akl a étudié l’architecture et l’expérience lui a permis de réaliser à quel point on pouvait comprendre des personnages grâce aux espaces qu’ils habitent. Comme SUBMARINE, son précédent court métrage, COSTA BRAVA, LES LIENS DU SANG est un film d'anticipation qui imagine le Liban dans un futur proche. A l’origine, l’histoire était censée se passer en 2030. Mais lorsqu’elle a commencé à tourner, la situation du Liban s’était dégradée à un point encore plus sombre que la dystopie qu’elle avait imaginée. 

Cette fois, Akl pose des questions qui la hantent, liées à la relation des habitants au Liban, à l’environnement, au gouvernement corrompu. Ces préoccupations s’expriment à travers cinq personnages différents, dans chacun desquels elle a mis une partie d’elle-même. La grand-mère rêve d’aller ailleurs, parce qu’elle ne se sent chez elle nulle part. Chacun a besoin d’un chez soi qui permette d’envisager l’avenir dans la sérénité et la dignité. La fille aînée Soraya n’a pas connu la guerre, tout comme la réalisatrice qui a grandi après la fin de la guerre civile, mais elle a hérité du traumatisme de ses parents. Pendant l’écriture, Akl s’est aussi identifiée à la mère de Soraya : « Comme elle, je suivais les manifestations tous les jours dans la rue, remplie de colère et d’espoir de renverser ce gouvernement corrompu ». Après le tournage, la cinéaste se sentait proche de Walid, exilée, fragile, anxieuse, comme si l’espoir était perdu. 

Le film était en préproduction lorsque l’explosion du port de Beyrouth a eu lieu. Après un hiatus de deux mois, la production a repris, et le traumatisme a eu pour effet de souder l’équipe en persuadant ses membres qu’ils avaient besoin les uns des autres et que leur projet avait d’autant plus de raison d’être. Le tournage a presque tenu lieu de thérapie. COSTA BRAVA, LES LIENS DU SANG commence avec une vue du port, conformément au scénario écrit cinq ans plus tôt. La question s’est posée de savoir s’il fallait retirer ce plan, et l’équipe a finalement décidé de le garder, puisque l’histoire se situe après l’explosion, renforçant la justification de cette famille de s’éloigner de Beyrouth.

Le laid et le beau s'entrechoquent sous le soleil déchaîné d'un Liban en pleine mutation : que reste-il de cette rencontre ? Une histoire de coeur. Un amour de la terre, de la famille qui la foule, de la vie qu'elle donne, du pays qui la nomme. Une envie de liberté mue par ...

En pleine campagne libanaise, une famille voit sa vie bouleversée par l’installation d’une décharge. Costa Brava Lebanon est un drame libanais de la réalisatrice libanaise Mounia Akl. Une famille qui a fui la capitale libanaise voit s'installer une décharge au pied de ...

Conçu à son écriture comme une dystopie, évoquant le Liban de 2030, le premier long-métrage de Mounia Akl, Costa Brava, Lebanon (drôle de titre !) a été rattrapé par la réalité de l'actualité, plus terrible que ce prévoyait le scénario du film. L'histoire, celle d'une ...