COUAC, LE VILAIN PETIT CANARD

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Pour commencer, sachez que ce COUAC, LE VILAIN PETIT CANARD n’a rien à voir avec le conte d’Andersen, si ce n’est qu’il met effectivement en scène un petit canard, et que ce dernier est particulièrement moche. Mais la comparaison s’arrête là, ce film d’animation s’appliquant davantage à raconter une drôle d’histoire de prophétie visant à libérer un peuple opprimé par des cochons malveillants.
Cela dit, cette liberté totale assumée dès le début vis-à-vis du conte original est plutôt une bonne chose. En effet, si on n’échappe pas à une certaine dose de morale et de bons sentiments, qui ne sont par ailleurs jamais crispants, le ton relève davantage de l’aventure, l’ensemble étant survolés d’un humour omniprésent au service de personnages hauts en couleurs, tant du côté des gentils que des méchants.
L’univers dans lequel se déroule le film étant celui « des contes et des comptines », c’est aussi l’occasion de croiser quelques figures phare des histoires de notre enfance, comme Humpty Dumpty toujours perché sur son mur. Au final, COUAC a tout pour faire voyager les enfants dans une ambiance drôle et bon enfant, mais surtout, leurs parents pourront les accompagner dans ce périple en les tenant par la main sans avoir envie de regarder leur montre !

 
Dans le même genre vous pouvez trouver LE VILAIN PETIT CANARD ET MOI ou encore LES LASCARS .

A propos du vrai VILAIN PETIT CANARD, celui de Hans Christian Andersen, sachez que l’auteur à écrit ce conte en juillet 1842 après l’échec cuisant de sa pièce de théâtre L’OISEAU DANS LE POIRIER. En plus d’un récit initiatique, il s’agit donc à n’en pas douter d’une histoire autobiographique comme nous allons le voir.
L’histoire du VILAIN PETIT CANARD est la suivante : à sa naissance, le petit canard ne ressemble pas à ses frères et sœurs, et se retrouve rejeté de tous. Il est alors contraint de partir de chez lui, fait différentes rencontres plus ou moins malheureuses, et finit par se faire adopter par des cygnes qui l’acceptent comme l’un des leurs. Si l’on se penche maintenant sur son histoire personnelle, il est évident que le Petit Canard est Andersen lui-même. Issus de la petite bourgeoisie, son apparence efféminée et des penchants homosexuels ont contribué à lui donner l’impression que sa différence était une tare. Avec le temps, toutefois, sa nature de poète (donc de cygne) s’est révélée et lui a permis d’être reconnu par ses pairs.
Ce thème de l’artiste incompris est récurrent chez les romantiques ; on peut ainsi le retrouver en poésie dans L’ALBATROS de Charles Baudelaire, ou encore dans les rapports conflictuels qu’entretient Julien Sorel avec le milieu dont il est issus dans LE ROUGE ET LE NOIR de Stendhal. En revanche, le psychanalyste Bruno Bettelheim est assez critique envers LE VILAIN PETIT CANARD en ce que, selon lui, il incite l’enfant à se croire, non seulement différent, mais supérieur à son entourage.