COUPEZ !

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A toi spectateur de Filmo qui a toujours rêvé de découvrir les coulisses du cinéma... A toi qui te demandes comment on fait pour préparer un plateau ou diriger les acteurs... A toi que je ne connais pas mais que je tutoie quand même, bafouant les règles simples de la politesse... Oui toi : sois heureux ! Michel Hazanavicius va te permettre maintenant d’étancher ta soif de connaissance !

« Coupez ! » est une merveilleuse idée de cinéma : mettre en scène le tournage catastrophe d’un film de zombies qui a lui-même pour décor le tournage catastrophe d’un film de zombies... Une mise en abîme qui flirte avec la comédie burlesque et l’horreur, porté par un casting qui s’amuse autant que nous : Romain Duris, Bérénice Béjo, Grégory Gadebois ou Finnegan Oldfield.

Ouverture gonflée du Festival de Cannes 2022, « Coupez ! » est avant tout l’hommage vibrant d’un réalisateur cinéphile, biberonné à tous les styles de cinéma. De « The artist » à « The search » en passant par « OSS 117 » ou « Le redoutable », son parcours le prouve amplement...

 
Dans le même genre vous pouvez trouver ED WOOD (Quand les coulisses du cinéma révèlent les failles, les doutes et les aléas de la vie de ceux qui pratiquent le 7e art...) ou encore TONNERRE SOUS LES TROPIQUES (Un tournage de cinéma, c'est parfois la catastrophe ! Comment gérer les choses au mieux, (ou au moins pire), pour aller au bout de l'aventure ?).

J’avoue les premières vingt minutes de « Coupez ! » peuvent justement vous inciter à interrompre la vision du film de Michel Hazanavicius ! Les acteurs jouent mal, la mise en scène est chaotique et on se demande bien comment tout cela va éviter le naufrage... Le réalisateur (qui adapte ici un long métrage japonais) s’est en fait appliqué à nous montrer tout ce qu’il ne fallait surtout pas faire sur un plateau ou tout ce qui pouvait y arriver de pire ! Dans l’histoire du 7e art, de nombreux cinéastes ont été tentés par cette exercice de mise en abîme.

On pense évidemment à « Huit et demi » de Federico Fellini en 1963 où Marcello Mastroianni incarne un metteur en scène essayant de fuir jusqu’où bout la mise en chantier de son prochain long métrage, la panne d’inspiration l’ayant rattrapé... Une réflexion lucide et troublante sur la création que l’on retrouve également dix ans plus tard dans « La nuit américaine » de François Truffaut où celui-ci joue lui-même le rôle d’un réalisateur sourd d’une oreille, essayant de maîtriser son plateau alors que diverses intrigues amoureuses en perturbent les coulisses... Jean-Pierre Léaud, Jacqueline Bisset, Jean-Pierre Aumont et une quasi débutante nommée Nathalie Baye y traversent l’écran...

Si vous souhaitez explorer cette thématique par le biais de la comédie, je vous recommande « On aura tout vu » de Georges Lautner en 1976 dans lequel Pierre Richard est un photographe désirant se tourner vers le grand écran, embarqué faute de mieux dans la production pornographique sur les (mauvais) conseils de Jean-Pierre Marielle ! Case X encore mais sur un ton plus grave avec « Boogie nights » de Paul Thomas Anderson en 1997 où Mark Walhberg devient une star érotique, non pas grâce à l’étendue de son talent mais à celle de ses attributs virils ! Son ascension et sa descente aux enfers sont inspirées de John C. Holmes, pointure de ce style de films dans les années 70/80... Terminons par un pur régal burlesque et outrancier : « Tonnerre sous les tropiques » de et avec Ben Stiller en 2008 qui nous plonge dans le tournage cataclysmique d’un film de guerre au fin fond de la jungle en compagnie de Robert Downey Jr, Jack Black et Tom Cruise dans le personnage hallucinant du producteur Les Grossman...

Je tiens à préciser tout d'abord une chose. Je n'ai pas vu le film original japonais, Ne coupez pas !. Cela aurait été certainement mieux pour poster un avis plus pertinent. Mais, voilà, le manque de temps, d'une opportunité, enfin voilà. Bref, à la question ...

Voir Michel Hazanavicius s’emparer d’un projet comme Coupez ! n’est guère surprenant : le réalisateur a, dès ses débuts, emprunté le matériau existant pour s’interroger sur sa forme : le cinéma américain dans le mashup La Classe américaine, le cinéma muet avec ...

« “Coupez !” de Michel Hazanavicius, une ode hilarante au cinéma fauché » nous dit Télérama, « “Coupez !” de Michel Hazanavicius, une parodie plus morte que vivante » affirme Les Inrocks (l’URL est plus violente encore). Coupez ! divise ...