DALVA

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Dès la première scène de Dalva, premier film d’Emmanuelle Nicot découvert à la Semaine de la Critique du Festival de Cannes, le ton est donné. L’héroïne de 12 ans est  brutalement séparée de son père à la suite d’une descente de police. Ce n’est que progressivement que le spectateur va comprendre pourquoi cette adolescente a été placée dans un foyer où elle va devoir apprendre à se reconstruire. Sans jamais rien montrer, la réalisatrice plonge au cœur du passé de la jeune fille pour mieux montrer sa renaissance et le travail accompli par les éducateurs.

Emmanuelle Nicot avait réalisé plusieurs courts métrages avant Dalva. RAE (2012) puis A l’arraché (2016) ont remporté de beaux succès en festival. Elle est aussi une spécialiste des castings sauvages ce qui lui a été d’un grand secours pour trouver Zelda Samson, la jeune actrice de Dalva. Avec l’aide de Stéphanie Doncker, la réalisatrice a fait des recherches en France et en Belgique. Elle a été tout de suite captivée par la vidéo que lui a envoyée Zelda Samson. Cette dernière avait onze ans à l’époque et s’exprimait avec une maturité qui semblait au-dessus de son âge.

La réalisatrice a découvert Alexis Manenti dans Les Misérables de Ladj Ly (2018). Elle a été frappé par son mélange de professionnalisme et de naturel que lui a signalé la directrice de casting Agathe Hervieu. Elle aimait sa rugosité, mais aussi la douceur et la mélancolie qu’il pouvait laisser entrevoir.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver LOLITA (Une toute jeune fille tombe sous la coupe d'un pédophile dans cette première adaptation du roman de Vladimir Nabokov signée par Stanley Kubrick.) ou encore TWIN PEAKS : FIRE WALK WITH ME (David Lynch aborde aussi le sujet de l'inceste dans ce film vénéneux.).

Pour Dalva, Emmanuelle Nicot a adopté une démarche proche du documentaire. Caroline Guimbal, sa cheffe-opératrice, et Suzana Pedro, sa monteuse, étaient elles aussi issues de ce genre cinématographique. Elles étaient donc sur la même longueur d’onde dès le départ. La cinéaste s’est passionnée pour la question de l’emprise. Après avoir été marquée par le livre « Dans l’enfer des foyers » de Lyes Louffok, elle a passé deux semaines  dans un centre d’accueil d’urgence à Forbach, dans l’Est de la France. Elle a pu constater que les enfants placés continuaient à faire bloc avec leurs parents contre la justice. Cela lui a permis de comprendre qu’ils souffraient surtout d’avoir été retirés à leurs parents.

Pour le personnage de l’éducateur qu’incarne Alexis Manenti, Emmanuelle Nicot s’est inspirée de son propre frère. Elle a souhaité montrer comment cet homme peut se comporter face à une jeune fille hyper sexualisée qui a besoin d’amour après avoir été privée de son père. A l’origine, Zelda Samson, qui joue Dalva, avait un côté un peu sauvage, presque « garçon manqué ». La cinéaste a travaillé avec une coiffeuse, une costumière et une maquilleuse pour la transformer.

Caroline Gimbal et Emmanuelle Nicot ont opté pour la caméra à l’épaule afin d’être proches de la jeune héroïne. Si tout était écrit, elles souhaitaient ne pas contraindre les interprètes, surtout ceux qui n’étaient pas des professionnels, avec une mise en scène trop rigide. La jeune Zelda Samson n’a ressenti aucune difficulté pour se glisser dans la peau de Dalva. Elle estime que voir son personnage fait passer un message positif puisqu’il parvient à échapper à l’emprise de son père. Âgée de 14 ans au moment du passage du film à Cannes, elle ne pense pas poursuivre le métier d’actrice et se verrait plutôt astrophysicienne.

Pour son premier long-métrage, la réalisatrice belge Emmanuelle Nicot signe un sujet douloureux dont la maîtrise fait preuve de force et de justesse. Dalva ne sait pas comment vit une jeune fille de son âge. Dalva ne comprend pas pourquoi du jour au lendemain, on l’arrache ...

La première scène de Dalva est chaotique, avec une descente de police qui va bouleverser la vie d'une fillette de 12 ans. Que se passait-il donc entre Dalva et son père, le film d'Emmanuelle Nicot (son premier) va nous l'apprendre très vite mais sans rien nous montrer, ...

Il faut bien avouer qu'un long-métrage sur l'inceste, doublé de pédophilie, a tout pour faire fuir. Ben oui, on voit arriver à des kilomètres le tire-larmes bien misérabiliste, usant chaque seconde de son temps pour bien pourrir jusqu'au bout le moral. Alors, ...