DJANGO

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Que ceux qui pensaient que la grande histoire des virtuoses de la guitare avait commencée avec Kenji Girac le sachent : il y avait avant lui des talents qui ne jouaient pas non plus comme des manches ! Le film d’Etienne Comar revient sur un de ces génies : Django Reinhardt, disparu à l’âge de 43 ans seulement en 1953. Mais plutôt que de nous proposer un biopic classique, le réalisateur a choisi de s’intéresser à une période méconnue de l’interprète de "Nuages"...

Django, le film, se situe durant l’occupation allemande de la seconde guerre mondiale. La légende du jazz manouche est restée à Paris, considérant que le conflit ne concerne pas son peuple, les tziganes. Mais quand les nazis commencent à déporter aussi en masse les gitans, le musicien va comprendre son erreur et décider de mettre sa famille à l’abri, plutôt que de collaborer en allant jouer en Allemagne...

Reda Kateb et Cécile de France sont au générique de ce mélodrame historique poignant et passionnant...

 
Dans le même genre vous pouvez trouver RAY (Rendre hommage à un immense musicien tout en n'éludant aucune des failles de l'homme : les deux films y parviennent à merveille !) ou encore LIBERTE (Tony Gatlif comme Etienne Comar s'intéresse à l'un des drames les moins racontés de la seconde guerre mondiale : la déportation du peuple tzigane...).

Rarement un comédien aura aussi rapidement gravi les échelons du métier : Reda Kateb a même carrément grimpé les marches quatre à quatre ! Fils d’un éminent acteur de théâtre algérien, il suit les pas de son père dès son enfance, débutant sur les planches à l‘âge de 8 ans seulement. Fasciné par Jean Gabin, son idole, le jeune homme continue de faire ses classes en observant ses aînés, n’hésitant pas à se contenter d’un poste d’ouvreur pour mieux s’imprégner des bases du métier...

Mais en 2009, tout bascule en un film ! Jacques Audiard offre à Reda Kateb, (alors âgé de 32 ans), le rôle de Jordi le gitan dans Un prophète aux côté d’une autre révélation de ce long métrage, Tahar Rahim. Le succès critique et public du film braque soudainement les projecteurs sur ce débutant qui, entre autres atouts, possède une gueule et une voix. Qu’un seul tienne et les autres suivront de Léa Fehner, Une histoire d’amour d’Hélène Fillières le placent un temps sur le créneau du cinéma d’auteur mais en 2012, la réalisatrice américaine Kathryn Bigelow engage Kateb pour Zero dark thirty aux côtés de Jessica Chastain. Ce thriller racontant la traque de Ben Laden par les services secrets américains sera nommé 5 fois aux Oscars...

Mais Reda Kateb n’entend pas pour autant changer son mode de fonctionnement et commencer à courir les castings à Hollywood. Si on le revoit à l’affiche d’un film made in USA en 2015, (Lost river de Ryan Gosling), il privilégie avant tout sa carrière en France et y ajoute au fil des années de vrais morceaux de choix. Hippocrate de Thomas Lilti en est l’exemple parfait : ce portrait du parcours d’un jeune interne de médecine, (incarné par Vincent Lacoste), découvrant le monde de l’hôpital est un des succès de l’année 2014 et vaudra à Reda Kateb le César mérité du meilleur second rôle masculin. On l’aura également croisé à l’affiche des Les garçons et Guillaume à table de Guillaume Gallienne, des Chevaliers blancs de Joachim Lafosse avec Vincent Lindon et donc du Django d’Etienne Comar que vous venez de voir...

Exterminés parce que roms Il s'agit là pour la première fois, d'une reconnaissance tardive du Porajmos ou Samudaripen, un génocide inconnu de la plupart des français. Donc oui, merci pour vos larmes spectateurs… Le minimum, c’est bien votre petite larmiche, une émotion ...

Ne laissant en tête que les morceaux de son auteur de génie, Django est un film honnête dans son propos et a le mérite de rester sobre. Pas de surexplication, et malgré une scène d'introduction coup de poing, on ne sombrera jamais dans l'horreur de cette période. Le don ...

"Django" a tout pour plaire. Un sujet en or, une situation historique peu connue et reconnue, (l'extermination des tziganes durant la dernière guerre) et un personnage haut en couleur. La reconstitution de l'époque est remarquable, la musique de Django divine et la mise en scène ...