DOWNRANGE

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Un pneu qui éclate. Les passagers de la voiture descendent, pensant que c’est un accident. Sauf que ce n’en est pas un. C’est un sniper qui a tiré, et qui va commencer à décimer ceux qui étaient dans le véhicule, désormais sans abri sur une route déserte.

Le pitch de Downrange est aussi efficace que redoutable. Comme souvent ceux des films de Ryuhei Kitamura. Des scénarios qui vont à l’essentiel, pour permettre au cinéaste japonais de se concentrer sur des mises en scènes stylisées et dynamiques. Downrange n’a qu’un seul but, faire la chasse aux temps morts, s’amuser à truffer de péripéties et rebondissements un contexte ultraminimaliste.

Kitamura distille dans ce jeu de chat et de la souris un ahurissant sens de la tension, chaque éclat de violence gore renforçant la peur chez les cibles du tueur et le stress chez les spectateurs. Jusqu’à cette fin plus dévastatrice que les balles du sniper, confirmant Downrange comme un modèle de série B, habile et teigneuse.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver PHONE GAME (Comme dans Downrange, le héros de Phone game est coincé dans un endroit unique, surveillé par un sniper prêt à lui tirer dessus à tout moment) ou encore DUEL (Les personnages de Downrange sont comme celui du film de Steven Spielberg : à la merci d'un ennemi invisible.).

A la recherche d’une idée pour un nouveau film, Ryuhei Kitamura se lança dans une séance de brainstorming avec son coscénariste Joey O’Bryan. Afin de séduire plus rapidement d’éventuels producteurs américains, ils ont cherché un sujet simple et prometteur, en partant de ce qui leur faisait peur. Comment renouveler la figure des méchants de série B, ces inusables croquemitaines ? En le rendant totalement invisible, en faisant une menace prête à frapper à tout moment.

A partir de cette base, O’Bryan plancha sur un scénario qui finira dans un tiroir, jusqu’à ce que Taro Maki, un producteur japonais derrière les films de Satoshi Kon ou Sogo Ishii l’en ressorte et propose à Kitamura un budget minimal mais une carte blanche totale sur le ton ou le casting de ce huis clos à ciel ouvert. Le réalisateur à opté pour six acteurs inconnus ou ayant très peu tourné jusque-là, chacun représentant une minorité dans la société américaine. Pour ce qui est du rythme, Kitamura et O’Bryan ont consciemment voulu aller à l’encontre des principes des thrillers et des films d’horreur : pas d’exposition, pas de présentation stéréotypée des personnages mais une mise en situation dès la séquence d’ouverture, prenant pour modèle Duel et The hitcher. deux films laissant planer le plus de mystère possible sur les motivations d’un assaillant ou tout peut basculer en fonction des décisions prises par les cibles.

Autre atout, la décision de tourner Downrange chronologiquement afin que les comédiens, qui ne se connaissent pas, se familiarisent entre eux, donnent l’impression d’un groupe qui se forme en temps réel. Le hasard faisant le reste pour les rapprocher : comme dans le film, il n’y avait pas de réseau téléphonique sur la portion de route déserte où ont eu lieu l’intégralité des prises de vues. La seule visite qu’aura régulièrement l’équipe réduite seront les essaims d’abeilles attirés par le glucose utilisé pour fabriquer les dizaines de litre de faux-sang…

Voici un métrage de Ryûhei Kitamura, réalisateur il y a quelques années d’un « The midnight meat train » très remarqué. Ici, il propose une sorte de huis clos à ciel ouvert avec des jeunes coincés sur le bord d’une route désertée et qui tentent de se protéger d'un ...

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