EL BONAERENSE

en VOD

Zapa, un jeune homme simple et pur, serrurier dans un petit village du fin fond de la campagne, se fait arnaquer par son patron et jeter en prison. Le seul moyen d'y échapper est, selon son oncle, d'intégrer un commissariat de police à Buenos Aires. La nouvelle vie de Zapa et son apprentissage jour après jour dans le poste de police de «Bonaerense» qui donne son titre au film est tout le sujet de cette œuvre initiatique et désenchantée. Deuxième long métrage de Pablo Trapero après le très remarqué Mondo Grua (1999), El Bonaerense (2002) dresse un état des lieux sans concession de l'Argentine en plein contrecoup de la crise économique de 2001, où la corruption et le système D font la loi.
En tant que producteur, Pablo Trapero a participé à deux longs métrages argentins importants de ces dernières années : La Libertad de Lisandro Alonso en 2001 et Gémeaux de Albertina Carri en 2005. A ce jour, Pablo Trapero en a signé deux autres : Voyage en famille (2004), une comédie cruelle où un minibus tombant très souvent en panne transporte une vieille dame et tous les siens vers un enterrement et Nacido y criado (2006) un drame introspectif sur la douleur et le deuil. C'est dire que ce jeune réalisateur, né en 1971 à Buenos Aires, n'a pas fini de nous surprendre dans la radiographie qu'il donne à voir de son pays et de ses habitants.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver L’HUMANITÉ DE BRUNO DUMONT (1999) ou encore EL CUSTODIO, LE GARDE DU CORPS DE RODRIGO MORENO (EL CUSTODIO,2005) .

Le renouveau du cinéma argentin n'est pas un mythe, même si, à lui seul, Pablo Trapero, réalisateur et producteur, pourrait suffire à l'alimenter. Il y a en effet une nouvelle vague de réalisateurs formidables dont les grands festivals comme Cannes, Berlin et Venise n'ont pas manqué de nous donner des nouvelles. Le vétéran est Carlos Sorin, né en 1944, qui a connu la période difficile des années 1980 et a rebondi ensuite avec Historias Minimas (2003), Bombon, el perro (2006) et Il camino de San Diego (2007).
Les autres pourraient être ses enfants, nés à la fin des années 1960 ou au début des années 1970. Outre Pablo Trapero, ce sont Fabian Bielinski avec Les Neuf Reines (2001) - qui a déjà eu droit à son remake américain –, ou Diego Lerman avec Tan de repente (2003).
Les femmes ne sont pas en reste puisqu'on en compte au moins deux : Lucrecia Martel réalisatrice de La Cienaga en 2001 et La Niña santa en 2004, et Anna Katz qui signe et interprète La Fiancée errante en 2007.
De nouvelles écoles, de jeunes producteurs, des concours et des festivals ainsi qu'une sorte de CNC argentin appelé l'INCAA ont favorisé ce renouveau. Selon Fernando Birri, patriarche du cinéma latino-américain : « Il existe aujourd'hui, en Argentine comme dans le reste de l'Amérique Latine, un cinéma d'une clarté mentale et esthétique qui est réellement une preuve que, même dans les plus obscures ténèbres, un petit rayon de soleil apparaît toujours, et ce rayon s'appelle l'aube. »