FINDING ALTAMIRA

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Après avoir marqué les années 80 avec Les chariots de feu et Greystoke, Hugh Hudson a progressivement disparu de la circulation, ses films étant de plus en plus espacés, et de moins en moins mémorables. Finding Altamira marque son retour en forme après une absence de 16 ans.

Il raconte la découverte aux XIXe siècle par un scientifique espagnol d’une grotte contenant des peintures qui prouvent que l’homme peuplait la terre depuis plus longtemps qu’on ne le croyait jusqu’alors. Mais sa découverte provoque un conflit idéologique entre les esprits scientifiques et l’Eglise catholique, qui préfère réfuter ses implications plutôt que de remettre en cause les dogmes qui assurent sa stabilité.

Antonio Banderas incarne avec sa conviction habituelle l’explorateur confronté à un antagonisme qui se propage au sein de sa propre famille, tandis que Goldshifteh Farahani joue son épouse, partagée entre son attachement à son mari et sa fidélité à l’Eglise. 

 
Dans le même genre vous pouvez trouver AGORA (Encore un conflit entre science et religion dans l'Alexandrie de l'époque romaine.) ou encore LA GROTTE DES RÊVES PERDUS (Werner Herzog nous fait visiter la grotte Chauvet, dont la découverte en 1994 a remis en question quelques idées reçues.).

L’histoire d’Altamira est largement inspirée de faits réels, notamment la découverte de la grotte, qui a eu des répercussions importantes sur la plupart des connaissances jusqu’alors admises dans les domaines de l’histoire de l’humanité, mais aussi de l’histoire de l’art. Dans le film, le personnage de Marcelino Sanz de Sautuola, incarné par Banderas, émet des hypothèses nouvelles qui remettent en cause les certitudes scientifiques en vigueur. Pour des raisons d’efficacité dramatique, le scénario exploite le conflit opposant la science à la religion, à une époque où l’Eglise catholique était extrêmement puissante en Espagne. S’il est vrai que la découverte avait effectivement généré des tensions et des controverses, l’Eglise n’avait pas été jusqu’à accuser l’explorateur de falsification.

En tout cas, on ne trouve aucune trace de condamnation officielle, ni en Espagne ni au Vatican. C’est surtout au sein de la communauté scientifique que l’opposition a été la plus forte, notamment de la part du français Emile Cartailhac, qui a réfuté l’authenticité d’Altamira, jusqu’à la découverte en France à la fin du XIXe siècle de plusieurs grottes dont les peintures lui ont fait reconsidérer sa position. Altamira contenait des peintures datant d’époques variées, mais les plus anciennes ont été datées de 35 000 ans.

Depuis 2002, les caves d’Altamira sont fermées au public à cause des dégradations occasionnées par l’exploitation touristique. Un fac simile a été reconstitué dans les environs, un peu comme pour les sites de Lascaux et de la grotte Chauvet. À l’époque du tournage, Antonio Banderas a été invité à visiter les vraies grottes, mais il a décliné, trouvant le privilège injuste, et à la place, il est allé étudier les reproductions, comme tout le monde. La musique d’Altamira a été composée par Mark Knopfler de Dire straits, qui n’avait rien composé pour le cinéma depuis 15 ans, soit la même durée que l’absence de Hugh Hudson à la réalisation.

Beau film classique, mais jamais académique, dont on ne comprend pas pourquoi il n'a pas connu en France une meilleure diffusion (ne serait-ce qu'en vidéo - si c'est sorti, c'était bien discrètement), alors que c'est une coproduction franco-espagnole, avec un casting bien connu ...