FOLIE DOUCE, FOLIE DURE

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César du meilleur court métrage d’animation en 2022, Folie douce, folie dure offre à des hommes et femmes qu’on ne voit pas, que l’on n’entend pas, une représentation, des voix et surtout un regard éminemment bienveillant. Nourrie par l’observation et l’immersion, Marine Laclotte y croque, entre réalisme et caricature, des visages, des silhouettes cabossés, tandis que la bande-son les écoute autant que les soignants veillant sur eux. La stylisation du trait vient adoucir cette folie à laquelle le film nous confronte, la rendant plus « acceptable » que n’aurait sans doute su le faire un documentaire traditionnel. Sans doute pourrait-on appeler cela de la pédagogie.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver LES DENTS DU SINGE (Parce que ce court métrage d’animation de René Laloux ("La Planète sauvage") a été créé en collaboration avec les patients d'une institution psychiatrique.) ou encore TITICUT FOLLIES (Premier film du maître américain du documentaire Frédérick Wiseman, "Titicut Follies" nous plonge avec un réalisme cru dans le quotidien d'un hôpital psychiatrique.).

La beauté de ce court est multiple : elle repose sur l'élégance du dessin, aussi plastique et polymorphe que le mental heurté des patients psychatriques qu'elle dépeint, et sur la profonde empathie avec laquelle elle donne forme à ces personnes. Amusant, touchant, ...

Pour ce film (18 minutes) qui a obtenu le Cesar du meilleur film de court métrage d’animation 2022, la réalisatrice Marine Laclotte situe l’action dans une institution psychiatrique (en réalité plusieurs) et elle a le bon goût de ne pas rechercher la précision absolue. ...