GALIA

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En 1966, entre deux comédies policières - Les Barbouzes et Ne nous fâchons pas - Georges Lautner mettait en scène Galia, un drame bourgeois et terriblement parisien qui lui donnait l’occasion de faire le portrait d’un jeune femme moderne pour l’époque, de par l’énergie qu’elle met à vouloir être libre. 

Personne ne choisit pour elle. Elle butine. Le jour elle est décoratrice, mais le soir elle hante les nuits d’hommes qu’elle ne comprend pas toujours, puis devient l’amie d’une femme désespérée qu’elle sauve du suicide. Le jour où elle tombe amoureuse du mari de cette dernière, Galia craint pour la première fois de céder un peu de sa belle liberté. 

Galia c’est Mireille Darc, 28 ans à l’époque, sans doute la plus femme des femmes dans une France de machos. La blonde par excellence, mais qui vengerait toutes les autres blondes par son intelligence, sa finesse d’esprit et son sens de l’autodérision. 

 
Dans le même genre vous pouvez trouver EVA (Peu avant Lautner, Joseph Losey faisait le portrait d'une séductrice, femme indépendante et libre.) ou encore CLOSER, ENTRE ADULTES CONSENTANTS (Le sous-titre, en particulier, illustre la démarche de Mike Nichols pour nous expliquer qu'on ne badine pas avec l'amour...).

Film atypique dans la filmographie de Georges Lautner, Galia subjugue par son désenchantement chic et son élégance désespérée. La critique ne fut pas tendre pourtant, à l’image de ce qu’on put lire dans Les Lettres Françaises : « un très mauvais film commercial qui exploite avec une complaisance suspecte les charmes, indiscutables d'ailleurs, de Mireille Darc, aimable comédienne qui devra approfondir son métier avant de réussir à faire croire que des tempêtes se déroulent sous son joli crâne... »

Au début des années soixante, Mireille Darc est arrivée au cinéma par le biais du roman-photo où sa blondeur, déjà, accroche la lumière et donne de l’éclat à de pitoyables histoires en noir et blanc. Ses trois premiers films sont des navets dans les règles de l’art. Mais le suivant, La bride sur le cou de Roger Vadim, lui permet de s’illustrer auprès de la blonde en chef de l’époque : Brigitte Bardot. C’est sans doute que Mireille Darc comprend qu’elle ne sera jamais de taille à rivaliser et et trouve son identité en jouant les filles à papa, comme dans Pouic Pouic, au garde-à-vous entre Louis de Funès et Jacqueline Maillan.

Galia va donner une autre inflexion à sa carrière. Avec Georges Lautner c’est le début d’une indéfectible amitié, teintée de séduction. “Quand je l’ai vu débarquer, elle avait un côté touriste étrangère et Dieu que je serai bien parti en vacances avec elle” confiait un jour le réalisateur. Elle va tourner treize films sous ses ordres et découvrir surtout sa bande de copains infréquentables : Lino Ventura, Michel Constantin, Bernard Blier et surtout le scénariste Michel Audiard. Un aréopage de sympathiques misogynes dont Mireille va devenir la mascotte et l’amie.