HELP

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Help est une comédie échevelée de Richard Lester mettant en scène les Beatles au sommet de leur gloire, en 1965. Ce n’est pas le film dont il s’agit ici. Help est également un court métrage épatant de Jean Marbœuf, une farce grinçante dont les personnages évoluent sur des dessins de Tardi. Mais ce n’est pas non plus le film dont nous allons parler. Celui qui nous intéresse est signé Frédéric Cerulli.

C’est un polar mettant en présence une demi-douzaine de personnages, parmi lequels un tueur en série énigmatique, un policier qui ne rêve que de vengeance, un randonneur errant et une femme-flic peut-être trop lucide. Tout ce petit monde se croise, se recroise, se rerecroise dans les paysages sublimes des Alpes du Sud. Ils auraient tort de se priver. Nous aurions tort de nous en plaindre.

Help est produit par Les Films à fleur de peau, la maison de production de Franck Llopis. Comme dans les films de Llopis cinéaste, les mêmes noms circulent au générique, zigzaguant sans rechigner de la liste technique à celle des comédiens. C’est un film fait à la main, si l’on ose dire. Mais fait avec amour et conviction.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver L'ASSASSINAT DU PÈRE NOËL (C'est une autre histoire de meurtre en montagne) ou encore LES SPÉCIALISTES (Une course-poursuite dans la région du Verdon).

Les films de tueurs en série ont le plus souvent la ville comme cadre. C’est au coin d’une rue qu’ils frappent leurs victimes, quand ils ne leur ont pas fait du gringue pour les entraîner dans leur antre. Le serial killer rural est moins commun. C’est ce qui confère à Help une aura particulière, notre homme sévissant dans la région de basses montagnes dans les Alpes du Sud. C’est donc au détour d’un rocher ou dans la fausse quiétude d’un abri de montagne que le tueur peut sévir. Le contraste entre la beauté altière des paysages, leur sérénité apparente et la violence meurtrière qui y fait son nid n’est pas le moindre atout du film.

Mais Help possède une autre qualité qui saute immédiatement aux yeux, ses images. On l’a dit, le paysage a du talent. Mais les auteurs du film ont su formidablement mettre tout son lustre en valeur. Ils se sont payé un drone, ce qui leur permet de multiplier les plans généraux qui n’ont pas de quoi rougir d’une éventuelle comparaison avec les images produites par National Geographic. De façon plus générale, on voit que les auteurs aiment les images, sans doute plus que les mots. Et qu’ils se sont régalés à utiliser différents objectifs, des caméras go-pro, etc., pour mieux conférer une dynamique à leur mise en scène.

Frédéric Cerulli signe avec Help son troisième long métrage. Après Le Thanato, qui s’intéresse aux habitants d’un village où l’on commet des meurtres, et Inavouables, racontant les retrouvailles compliquées d’une bande de potes. Mais il a réalisé auparavant un bon nombre de courts métrages. Il a également signé en 2019 un film pour le compte de la Prévention routière invitant à limiter la vitesse sur les routes. Mais son premier métier était Journaliste reporter d’images. Il a longtemps sillonné l’Afrique et on lui doit par ailleurs d’avoir été l’un des tous premiers présents sur la Promenade des Anglais à Nice le 14 juillet 2016 après l’effroyable attentat perpétré par un fanatique. Il n’est pas déraisonnable de trouver parfois comme une parenté entre ces images d’actualité et celles qui irriguent ses fictions…