HOMICIDE

en VOD

Comme son titre l’indique, Homicide est un polar. Mais un polar comme vous en avez rarement vu. Un polar où l’enquête finit par compter moins que ce qui se joue dans la tête d’un flic juif de Chicago qui se demande qui il est et ou tout cela le conduit, le tout dans un climat de tension raciale extrême.

Auteur du scénario et réalisateur du film, David Mamet signait ici son troisième long-métrage. Son goût pour les situations ambiguës et pour la dissémination de fausses pistes au fil de son récit, dessinaient ce qui deviendrait sa marque de fabrique avec quelques uns de ses films suivants, dont La prisonnière espagnole (1997) ou Spartan (2000).

Manipulateur jusqu’au bout, David Mamet a confié le premier rôle d’Homicide a quelqu’un qui visiblement ne pouvait rien lui refuser, à savoir l’acteur italo-américain Joe Mantegna. C’était déjà le cas dans les deux premiers, Engrenages (1987) et Parrain d’un jour (1988). En 1991, Homicide eut l’honneur de faire l’ouverture du Festival de Cannes, qui verrait le sacre des frères Coen pour Barton Fink.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver ENGRENAGES (1987) (Dès 1987 David Mamet parvenait à entrainer le public dans un jeu de (fausses) pistes.) ou encore UNE ÉTRANGÈRE PARMI NOUS (1992) (Sydney Lumet plongeait lui aussi son personnage principal (Mélanie Griffith en détective privé) dans la communauté juive de New York à la suite d'un sombre meurtre...).

Drame introspectif, Homicide, vous l’avez vu, c’est d’abord l’histoire d’un flic moins soucieux de faire consciencieusement son travail que de donner le change comme détective. Puis c’est ensuite le portrait d’un homme qui à force de nier ses origines juives, finit par perdre pied. Lors de la présentation de son travail à Cannes, David Mamet expliquait combien cet agent de police pouvait lui ressembler: "je suis juif, j’ai été éduqué en juif, mais je ne sais pas quelle est ma religion, si tant est que j’en ai une..."

Cette question identitaire est un fil rouge dans son travail, que ce soit comme romancier ou comme auteur de théâtre. Au cinéma, c’est d’abord en tant que scénariste que David Mamet s’est illustré, en signant les scripts de deux grands films populaires des années 80 : Le facteur sonne toujours deux fois réalisé par Bob Rafelson en 1981 et Le verdict de Sydney Lumet l’année suivante.

Joe Mantegna avait accédé à la notoriété suprême un an avant de travailler pour David Mamet en tournant simultanément deux films majeurs : Alice de Woody Allen et Le Parrain 3 de Francis Ford Coppola. Le tout, au prix d’aller-retour entre New-York où se tournait le premier et l’Italie, décor principal du second. Depuis, c’est à la télévision qu’il a fini d’asseoir sa popularité, d’abord en prêtant sa voix à Fat Tony dans Les Simpson puis en intégrant la série Esprits criminels.

Revu ce beau thriller psychologique sur fond de conspiration. Le film est en fait très proche de Polanski, ou du Pendule de Foucault d'Eco, ou la paranoïa et le présuposition du complot deviennent les acteurs principaux. ...

Un très bon thriller aussi bien sur la forme que sur le fond, sans temps morts et interprété par un excellent Joe Mantegna. L'intrigue est volontairement complexe baignant dans un climat de racisme ordinaire, ayant le courage de dire que le racisme n'est pas l'exclusivité ...

il y a dans l'histoire du cinéma des grands metteurs en scène mais on l'oublie il y a aussi des grands scénaristes qui s'apparentent quasiment à des dramaturges.Homicide est un des films les plus troublants que je connaisse et il vrai par que par sa complexité ...