HPG, SON VIT, SON OEUVRE

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Ce n’est pas parce que HPG, alias Hervé Pierre Gustave, a joué avec son « robinet d’amour » dans plusieurs centaines de films très canaillous qu’il ne serait qu’une machine à baiser. On s’en rend compte avec ce programme sexuel, anarchiste, nihiliste, drôle et absurde réunissant dix de ses home-movies barges d’une durée de 2 à 52 minutes. Le hardeur le plus culte de France y filme son quotidien dans tous les sens, même les interdits. Au hasard des séquences : HPG se masturbe devant un miroir, se chamaille avec son ex, teste un développeur de bite, interviewe Henry Chapier, filme le crâne de son chat, écrase des œufs frais avec ses mains ou fait passer un casting paillard à une femme à l’érotisme bien disgracieux.
Et tout ça avec un sens volontaire de la mise en scène foutraque vaguement postgodardienne mais dont certains plans et certaines situations sont incroyablement inspirés. HPG MON VIT, MES OEUVRES se regarde donc comme une fascinante analyse clinique totalement décomplexée sur l’absurdité de la vie d’un gros zizi joyeusement dépressif. Ce qui a au moins le mérite d’être plus original que TRANSFOMERS 2 ou HARRY POTTER 6 même … si ça n’a aucun rapport !!!  

 
Dans le même genre vous pouvez trouver DESPERATLY SEEKING SEKA ou encore L'ODYSÉE ÉROTIQUE DE HPG .

En tournant dans des films cochons comme UNE NUIT AU BORDEL, OFFERTES A TOUT 6,  PULSIONS SAUVAGES  ou  LE PALAIS DES FANTASMES,  HPG , n’a certes pas eu la carrière de Brad Pitt, de Marlon Brando. Voire même du regretté fantaisiste Sim . Mais il s’en  fout. Car HPG est un hardeur culte  qui a  transcendé ses rôles et ses apparitions dans des centaines de vidéos pornos par sa présence ultracharismatique, ses apartés déviants à la caméra pendant les pénétrations et son crâne aussi mythiquement chauve que celui de Kojak ou de Fabien Barthez. HPG est donc un cas. Un gars à part. On a pu s’en rendre compte avec son premier long métrage derrière la caméra, “On Ne Devrait Pas Exister”, mise en abyme à la fois hilarante, énervante et fascinante de son parcours de « Bite-Man ».
Dans  « Autobiographie d’un hardeur », une longue interview/confession  publiée en 2002 chez Hachette, HPG raconte ses exploits de comédien X en essayant d’expliquer sa façon de fonctionner : « Je tente quelquefois d’insuffler une petite touche qui sort du cadre de la pornographie. Un moment où ça peut déraper, et où la scène sort d’un contexte uniquement cul. Lors de chaque tournage, j’essaye de trouver ces quelques secondes on l’on perd le contrôle de tout ». Un contrôle définitivement aboli lorsque HPG se met lui même à diriger ses films  expérimentaux que l’on pourrait situer entre le cinéma de Marc Dorcel et celui des Marx Brothers.