IDENTIFICATION D'UNE FEMME

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Antonioni est un des maîtres du cinéma italien. Il révolutionne le septième art en présentant L’avventura en 1960 à Cannes qui reçoit le prix du jury puis Blow Up en 1967 pour lequel il obtient la Palme d’or. Après des tournages aux Etats-Unis et en Chine, il retourne en Italie et tourne Identification d’une femme à Rome et à Venise. 

Mêlant le registre de l’intime avec celui de l’aventure, Antonioni se plonge dans la tourmente d’un réalisateur qui sonde le mystère qui entoure les femmes. Identification d’une femme raconte l’histoire de Nicolo, sorte d’alter ego d’Antonioni, qui est à la recherche d’une femme qui lui redonnerait de l’inspiration. Il rencontre une mystérieuse aristocrate, Mavi, grâce à sa sœur. Mais la femme idéale va s’évanouir dans la nature. 

Identification d’une femme sort en 1982 et sera la dernière œuvre majeure d’Antonioni puisque le réalisateur est terrassé en 1985 par un accident cérébral. Le film confirme le talent d’Antonioni pour la mise en scène des espaces dans lesquels les personnages féminins apparaissent et disparaissent du cadre, comme si les femmes restaient encore indomptables pour le réalisateur.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver HUIT ET DEMI (Un autre cinéaste dépressif qui incarne l'alter égo du réalisateur) ou encore INFERNO (Le film de genre de Dario Argento de 1980 a influencé Antonioni dans son choix des acteurs.).

Le talent d’Antonioni est révélé grâce à L’avventura dans lequel l’ensorcelante Monica Vitti tient le rôle titre, celui d’une femme qui perd sa meilleure amie lors d’une escapade sur l’île de Stromboli. L’actrice est la compagne du réalisateur et l’égérie de ses trois films suivants, La Nuit en 1961, L’Eclipse en 1962 et Le Désert rouge en 1964. Il retrouve Vitti sur le tournage de Le Mystère d’Oberwald en 1980, puis il rencontre Enrica Fico sur le tournage d’Identification d’une femme, qu’il épouse en 1986. 

L’avventura marque un tournant dans le cinéma italien, Antonioni laisse de côté les préoccupations sociales qui étaient au cœur des films néoréalistes pour se pencher sur la psychologie des personnages et non leur milieu. Le film choque la Croisette et se fait huer par les uns, acclamer par les autres. Malgré le casting de ses films suivants avec Jeanne Moreau, Marcello Mastroianni ou encore Alain Delon, Antonioni doit attendre 1967 pour connaître une gloire internationale avec Blow Up, tout de suite salué par le public cannois. 

Dans Identification d’une femme, Antonioni choisit de travailler avec des acteurs inattendus.  Tomás Milian qui interprète Nicolo avait débuté au cinéma avec Bolognini et Lattuada avant de se faire un nom dans le western (Colorado, Le dernier face à face). Christine Boisson s’était, elle, fait remarquer dans Emmanuelle mais surtout en chauffeur de Taxi dans Extérieur Nuit de Jacques Bral. Quant à Daniela Silverio venue du théâtre, elle était inconnue ou presque du grand écran. Une distribution, qui marque chez Antonioni, une envie de s’éloigner du côté intellectuel de ses précédents films.

Certaines séquences peuvent tourner à vide, on ne comprend pas ce qu'elles viennent faire là, elles sont sèches, dénuées de lyrisme, et de sens à première vue. Ces scènes m'ont tellement peu intéressé que je serai incapable de les décrire, je ne m'en souviens plus. ...

Creusant à nouveau sa veine la plus riche, son inépuisable thème de l'aliénation et de l'incommunicabilité de notre temps, Antonioni livre avec ce splendide "Identification d'une femme" un autre grand film d'idées et de métaphores, autour d'un scénario on ne peut plus statique, ...

Niccolo cherche un visage de femme pour son prochain film. Cinéaste émérite, il convient qu'il trouve LE visage d'une actrice capable de transcender son film. Au travers de cette recherche de casting, Niccolo est en réalité à la recherche de la compréhension de la Femme. ...