INDES GALANTES

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Indes Galantes est un documentaire sur la fabrication d’un opéra. D’un opéra moderne, nouveau, inclusif tel que l’a voulu le réalisateur de cinéma Clément Cogitore, invité de l’Opéra Bastille à mettre en scène l’œuvre de Jean-Philippe Rameau créée en 1735.

Pour faire résonner aujourd’hui la musique baroque du XVIIIe siècle, il a l’idée de créer un corps de ballets issus des danses urbaines. Trente danseurs de hip-hop, krump, voguing ou break s’exprimeront donc non plus sur le bitume de la rue mais sur la grande scène de l’Opéra parisien. 

Derrière la caméra, se glisse Philippe Béziat, un spécialiste des documentaires sur la musique et surtout sur la manière dont les artistes travaillent. Il comprend immédiatement la démarche de Clément Cogitore qui vise à mettre au sens de son dispositif scénique ces danseurs de la rue, qui n’ont jamais, jusqu’à présent, été invités à se produire sur la scène d’une institution. 

 
Dans le même genre vous pouvez trouver FAME (un autre film mythique qui montre à la fois les coulisses et la construction d'un spectacle. Avec des danses modernes.) ou encore PINA DE WIM WENDERS (Un autre documentaire porté par un réalisateur de cinéma réputé qui traite de la danse contemporaine).

Le film de Philippe Béziat est entièrement conçu à partir du point de vue de ces danseurs des rues, parfois même à partir d’images de leur téléphone portable. Il s’intéresse à la façon dont ils trouvent peu à peu leur place dans un système qui, jusqu’à présent, ne leur en donnait aucune. La démarche est celle d’une rencontre artistique mais aussi sociale et politique. C’est pourquoi Indes Galantes commence par des videos de présentation de ces danseurs qu’on retrouvera de temps à autre au fil du film. Un des atouts majeurs de ce documentaire choral est d’ailleurs de mélanger les images des différents états du spectacle : du casting aux longues répétitions – elles auraient duré un an !- à la captation finale, celle jouée devant le public. Comme il sait mélanger les artistes. 

En 350 ans, jamais un danseur de rue, de couleur peut-être même, n’avait dansé sur la scène de l’Opéra de Paris. Avec Indes galantes, les trente talents recrutés participent pleinement à la fabrication de ce projet collectif qui inclut de nombreux métiers qu’on voit travailler : les machinistes, les costumières, le metteur en scène, le chef d’orchestre, les ouvreuses, les chanteurs ou les musiciens. Tous s’entendent à la création de scènes magistrales telles celle de l’Enfer, du bateau ou celle plus connue du Calumet de la paix que Clément Cogitore avait déjà mise en scène à sa manière et qui est à l’origine de son engagement à travailler sur l’intégralité de l’opéra de Rameau. 

Le tournage du film a duré deux ans, d’octobre 2017 à octobre 2019. Il a commencé dès que la collaboration entre le metteur en scène, la chorégraphe Bintou Dembélé, le chef d’orchestre Leonardo Garcia Alarcon commencent à travailler ensemble, en recrutant les premiers danseurs. Il se termine bien après la première représentation, quand la presse française boude le spectacle alors que la presse internationale et le public le hissent au pinacle. Le montage de toutes ces images a duré neuf mois et innove parfois par la désynchronisation des images et des paroles. Un travail colossal que méritait amplement la qualité de cette version de l’opéra de Rameau comme de ce documentaire magnifique. 

En s’immergeant dans la préparation d’une œuvre titanesque produite pour l’Opéra de Paris, ce documentaire traite avec nuance et intelligence les questions de territorialité sociales et culturelles.Les Indes Galantes, c’est le titre d’un opéra-ballet composé par ...

Une vraie belle histoire de la rencontre entre deux mondes qui aboutit sur la construction d’une magnifique performance. Le film fait un très bon travail d’ouverture de conscience en rappelant que si ce projet est une réussite, il manque d’en avoir beaucoup plus dans le ...

Grace à son suivit au long court, il y a la joie de voir s'enrichir les strates de création les unes aux autres du casting jusqu'à la première représentation. Il y a le discours timide sur le frottement de la culture populaire à un milieu élitiste. L'écart avec l'ambition ...