INNA DE YARD

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Inna de Yard est un collectif de chanteurs et musiciens jamaïcains créé par un label français dans les années 2000, qui reprend des classiques du reggae, du ska et du rock-steady dans des versions acoustiques et épurées. Il compte notamment des artistes mondialement connus comme Ken Boothe et Winston McAnuff.

A l’occasion de l’enregistrement de l‘album sobrement intitulé Inna de Yard, sorti en France en avril 2019, le réalisateur Peter Webber leur consacre un documentaire qui est à la fois l’instantané d’une époque et l’histoire d’un genre musical. Sur les hauteurs de Kingston, dans le jardin de la villa où se déroulent les sessions, mais aussi dans leurs lieux favoris, il filme les principaux membres du collectif qui se confient sur leurs vies, leur musique et leurs carrières.

A ces images actuelles, il mêle des images d’archives venant illustrer leurs souvenirs et témoigner de ce passé exceptionnel dont les échos résonnent toujours aujourd’hui, bien au-delà des frontières jamaïcaines.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver BUENA VISTA SOCIAL CLUB (En 1998, le cinéaste Wim Wenders se rend à Cuba pour filmer des légendes de la musique cubaine sur le point d'enregistrer un nouvel album.) ou encore TOUT, TOUT DE SUITE (L'histoire de la naissance du reggae a la Jamaïque, avec Jimmy Cliff dans le rôle principal !).

Inna de yard signifie “Dans la cour” (In the yard, en anglais), et c’est littéralement dans une cour (la terrasse d’une maison perchée sur les hauteurs de Kingston) que le collectif se réunit pour enregistrer l’album acoustique destiné à remonter aux sources de leur musique. Le film de Peter Webber capte l’ambiance toute particulière qu’induit cette façon de travailler. On a envie de parler d’esprit de communion lorsqu’on voit ces légendes vivantes du reggae jouer ensemble comme pour le plaisir, détendus et heureux de renouer avec leurs plus grands standards.

Pensé comme un documentaire musical offrant de nombreuses sessions live, Inna de Yard propose ainsi de passionnants portraits des différents membres du collectif, qui viennent éclairer sous un jour pregnant leur parcours et leurs chansons. Impossible de ne pas être ému aux larmes devant les drames rencontrés par Winston McAnuff, qui a perdu son fils Matthew, lui aussi musicien, et Derajah, qui a trouvé sa soeur assassinée devant leur maison. Deux titres interprétés à l’écran rendent ainsi magnifiquement hommage aux défunts : Be Careful de Matthew McAnuff, évidemment prémonitoire, et Tribute to my sista de Derajah.

Le film permet également d’entendre le témoignage de Cédric Myton du groupe The Congos dont la chanson Row fisherman évoque les difficultés sociales rencontrées en Jamaïque dans les années 70. Kiddus I se confie également sur sa participation au film Rockers de Ted Bafaloukos, sorti en 1978, qui réunit de nombreuses stars du reggae, et dans lequel il interprète l’un des titres phare : Graduation in Zion. Enfin, Peter Webber donne également la parole à Ken Boothe, qui reprend son célèbre Everything I owe, ainsi qu’à Judy Mowatt, choriste de Bob Marley jusqu’à sa mort en 1981, et compositrice et interprète du titre puissant : Black Woman, qu’elle reprend dans le documentaire.

Inna de Yard, littéralement "dans le jardin" en jamaïcain, revient sur les trajectoires hors du commun d'artistes jamaicains, ayant participé à l’émergence et la gloire du mouvement reggae dans les années 60. Après être retombés dans un relatif oubli aux yeux du reste ...