JE VERRAI TOUJOURS VOS VISAGES

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Jeanne Herry n’est pas une simple fille de (Miou-Miou et Julien Clerc  en l'occurrence). Elle est aussi la réalisatrice d’un petit miracle de cinéma sorti en 2018 : Pupille. Dans ce film, Théo, un nouveau-né, est remis en centre d’accueil pour être adopté. Le film suit son parcours et des personnes qui gravitent autour. Pupille était un film de murmures pour ne pas réveiller les vrais bébés qui étaient sur le tournage. Un film où Elodie Bouchez et Gilles Lellouche dévoilaient une sensibilité incroyable. Un film chuchoté, bouleversant.  

Avec Je verrai toujours vos visages, Jeanne Herry se lance un défi aussi difficile : parler de la justice restaurative qui permet à des victimes de délits (vols, viols, agressions de toutes sortes) de rencontrer des auteurs de méfaits du même type. Dans un cadre très contrôlé, un dialogue peut alors s’instaurer pour permettre aux deux partis de comprendre l’autre et d’avancer dans la vie. Dans ce film, deux histoires se suivent en parallèle : d’un côté, des victimes de vols avec violences rencontrent des délinquants condamnés pour ça. De l’autre, le personnage de Chloé demande si elle peut revoir son frère, condamné pour des viol commis sur elle quelques années auparavant, pour s’assurer qu’ils ne se croiseront jamais. Et peut-être aussi obtenir quelques réponses. 

La réalisatrice reprend la recette qui avait fonctionné sur Pupille : des acteurs de premier plan, parfois là où on ne les attend pas, incarnent ces gens “normaux” ou à la lisière de la société. C’est ainsi que Gille Lellouche, Miou-Miou, Adèle Exarchopoulos, Leïla Bekhti ou Fred Testot se fondent dans ces personnages touchants, sur le fil, incroyablement humains. La révélation de Chien de la casse et Yannick, Raphaël Quenard y tient aussi un rôle très (mais alors très) compliqué à jouer.

Dans le même genre, vous pourriez aimer Hors-Normes, d’Éric Toledano et Olivier Nakache, eux-aussi adeptes des grandes histoires sociales faites pour panser les plaies.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver HORS-NORMES (Je verrai toujours vos visages est un film pour panser les plaies. Hors-Normes, dans son envie d'aider des gens à la lisière de la société, sous la houlette d'un musulman et d'un juif, a le même projet.) ou encore UN PROPHÈTE (Parmi les films de prisons, celui de Jacques Audiard est surement le plus important de ces 20 dernières années. Voire plus.).

La justice restaurative est une vraie initiative qui existe en France depuis 2014 et qui tend à se développer un peu partout sur le territoire. Sa mise en place est encore complexe car il faut trouver victimes et condamnés qui acceptent un dialogue et de se confronter à l’autre. Dans le film, les rencontres voleurs-volés se font sur cinq sessions de 3 heures avec un suivi quelques mois après. Si Jeanne Herry a suivi des formations destinées aux personnes qui organisent ces rencontres, elle n’a pas pu assister à l’une de ces sessions.  

Elle explique : « Les participants savent que le cadre dans lequel ils vont s’exprimer est sécurisé et que rien de ce qu’ils diront ne sera répété. Il arrive d’ailleurs que certains dévoilent des faits qu’ils n’ont jamais révélés. » En effet, la règle est simple : rien de ce qui se dit dans ces rencontres ne sort de là : ni un juge, ni un avocat ne peut s’en saisir. Ainsi aucun documentaire en immersion n’est possible - ni souhaitable - dans de ce cadre. La cinéaste résume : « L’objectif de la justice restaurative, c’est la libération des émotions par la parole ».  

C’est pour cela que la fiction prend le pas, que la réparation recherchée arrive à tous les personnages, y compris celui du frère violeur, qui sans être pardonné, a droit à autre chose qu’une punition. La justice restaurative répond au tout répressif, grand fantasme des sociétés occidentales contemporaines. Or, la prison n’est pas la solution absolue à tous les crimes, elle ne répare rien. Et bien d’autres sociétés, anciennes et récentes, ont opté pour des types de sanctions et de réparation sans aucun lien avec la solution carcérale. Par exemple, à Athènes à l’époque classique, la plus sévère des sanctions était l'ostracisme. C’est-à-dire qu’il s’agissait d’une interdiction d’aller dans la cité, mais vous pouviez aller partout ailleurs. Presque l’inverse de la prison en somme.

On y découvre le monde de la Justice Restaurative qui prend tout son sens dans ce film. Un film qui vous permettra de voyager d'une émotion à une autre ans arrêt. De la colère au stress, du rire au larme, un film complexe que j'encourage à tout le monde de voir. Les ...

Jeanne Herry, la réalisatrice de l'excellent film Pupille (2018), nous propose ici un long métrage très intéressant sur le thème original de la justice restaurative, reprenant 3 de ses acteurs importants : Miou-Miou, Elodie Bouchez et Gilles Lellouche.Pour bien comprendre ...

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