JOSEP

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Un biopic en animation ? En voilà une riche idée. D’autant plus qu’elle est rare. Josep, film du réalisateur Aurel, portraiture la vie de l’artiste et homme politique catalan Josep Bartoli, entre ligne claire et l’esquisse. 

1939. L’Espagne ploie sous le coup de la dictature de Franco. Près d’un demi-million d’Espagnols passent les Pyrénées pour fuir la Guerre civile. C’est la retirada. Mais la France ne sait pas quoi faire de tous ces réfugiés qu’elle parque dans des camps. 

Parmi eux, Josep survit dans des conditions terribles. Pourtant, il se lie d’amitié avec un gardien qui lui fait passer du papier et un crayon afin qu’il puisse continuer à dessiner, sa raison de vivre et ainsi, s’évader un peu.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver PSICONAUTAS (PSICONAUTAS est comme JOSEP un film d'animation en partie espagnol.) ou encore L'ECHINE DU DIABLE (Le film de Guillermo del Toro raconte aussi, autrement, la Guerre civile espagnole.).

Qui se cache derrière Aurel, le pseudonyme du réalisateur de Josep ? C’est Aurélien Froment, lui-même dessinateur, né en 1980. Il est plus particulièrement et comme Josep Bartoli, dessinateur de presse pour Le Monde ou Le Canard Enchaîné par exemple. Il est également derrière deux BD documentaires, Clandestine et la Menuiserie, où – je cite – « le dessinateur nous raconte la vie d'une petite PME de province au terme de son exploitation et les conséquences humaines que cela représente ». Josep est son premier long métrage, bien qu’il ait réalisé un court métrage en 2011, Octobre noir. Incongruité de cette année 2020, Josep fait partie de la sélection du festival de Cannes, sans jamais y avoir été projeté. Et pour cause, avec la crise de la Covid-19, le festival de Cannes 2020 a été annulé. 

Si vous ne connaissiez pas Josep Bartoli, pas de panique. Ce n’est pas un déficit de connaissance ou un manque de culture générale. Ce n’est pas un artiste espagnol très connu. Même Aurel confesse qu’il ne fait pas partie de sa culture. Il découvre Josep grâce au livre de son neveu Georges Bartoli, La Retirada, consacré à l’exode espagnol vers la France et non pas à Josep à proprement parler. « Parmi d’autres illustrations, dit le réalisateur au site du CNC, on y découvre des dessins de Josep et notamment certains tirés de son livre Campos de concentracion qui était un recueil relatant son expérience des camps français. » Aurel explique que le trait des dessins que Josep a fait dans les camps est « puissant » : « On ressent physiquement la violence, la détresse. Quand je découvre tout cela, instinctivement, je veux en savoir plus sur cet artiste. Je me renseigne donc sur Josep Bartoli. Il n’a jamais été question d’adapter le livre de Georges ; ce qui m’intéressait c’était son oncle. »

Josep, film au long cours puisqu’il a mis 10 ans à se faire, a été très récompensé. Il a reçu le prix du meilleur film d’animation lors de la 26e cérémonie des lumières de la presse internationale. Il a par ailleurs reçu le prix Louis Delluc du premier film. Le président du Jury, Gilles Jacob, a mis en avant « la force du sujet et les qualités du dessin et du son, voix comprises, (qui) confèrent émotion et efficacité à cette animation au graphisme épuré ». Josep a également fait partie des 30 films projetés gratuitement à l’occasion de la 14e édition du festival des Journées Internationales du Film sur l’Art.

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Pour son premier long métrage d’animation, le dessinateur Aurel s’est imposé un défi de taille : évoquer à la fois l’épisode de la Retirada, la fuite massive des républicains suite à la victoire de Franco en 1939, et le sort d’un détenu particulier, voué à devenir ...