KAGEMUSHA, L'OMBRE DU GUERRIER en VOD
- De
- 1980
- 153 mn
- Drame
- Japon
- Tous publics
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La guerre et son absurdité, l’orgueil mauvais conseiller et la notion - fascinante - du double ou plus exactement de la doublure, de l’ombre (selon la traduction du mot "Kagemusha" qui en japonais signifie "l’ombre du guerrier") : il y a tout cela et bien plus encore dans cette fresque médiévale, vingt-huitième film du grand Akira Kurosawa, dont le film le plus connu, Les Sept Samouraïs, inspira et inspire encore les cinéastes du monde entier. Comment un pauvre hère, voleur de son état, va prendre la place d’un redouté chef de clan et se prendre au jeu des responsabilités et du pouvoir jusqu’à en devenir fou…
Rien que le prologue est un moment de cinéma exceptionnel où le maître japonais, avec un sens du cadre proche du théâtre, joue de la ressemblance des trois personnages, dont deux joués par le même acteur, pour introduire le doute dans nos esprits. Qui parle ? Qui est le miroir des autres ? L’idée qui motivera tout le film et autant de morts sur le champ de bataille est là : le pouvoir est un simulacre… Et puis il y a la beauté formelle, sidérante : chaque couleur, chaque plan filmé entre chien et loup, renforce le tragique de cette farce sanguinaire à la précision documentaire, avec la grande bataille finale en point d’orgue. A la fin de l'ultime assaut, Kurosawa montre, jusqu'à l'insupportable, sa vision de la guerre : un enchevêtrement de corps humains disloqués et de chevaux agonisants filmé au ralenti, dans la lumière de l’aube, comme figés dans l’horreur. La bataille où la doublure, devenu chef, reste immobile comme un roc dans la tempête est aussi une des plus belles scènes où Kurosawa joue du mouvement et de la fixité. Et puis il y a cette séquence de rêve prémonitoire, véritable orgie de couleurs pop, où on pourrait croire que le personnage ou le cinéaste est sous LSD !
Vous craignez la durée du film ? Le cinéma japonais vous est peu familier ou vous intimide ? Vous n’allez pas voir le temps passer avec ces seigneurs de la guerre.
Dans le même genre vous pouvez trouver RAN DE AKIRA KUROSAWA (Magnifique drame de la succession dans le Japon du XVIème siècle : splendeur des costumes, des couleurs, et mise en scène fulgurante. Kurosawa capte les paysages et les âmes comme personne dans ce film.) ou encore LES SEPT SAMOURAÏS D'AKIRA KUROSAWA (Le Moyen Age au Japon encore pour ce film matrice qui influença le cinéma mondial : une épopée haletante et éblouissante).