KEDACH ETHABNI : HOW BIG IS YOUR LOVE

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Quand on est enfant, les décisions des adultes nous dépassent parfois. Surtout quand celles-ci sont en plus un peu conditionnées par les mœurs du pays dans lequel on vit. Bref, entre les parents d’Adel, petit garçon de 8 ans, ça ne va pas très fort. 

Alors il est envoyé chez ses grands-parents Khadidja et Lounès. Mais le jeune garçon craint que ce qui devait être momentané soit en fait permanent. Il développe alors un lien fort avec sa mamie, avec qui il cuisine et se promène, et son papi, qui lui montre les animaux du zoo. 

Il y a une forte poésie quotidienne dans ce Kedach Ethnabi et une question qui taraude : « How big is your love ? » ou « Combien tu m’aimes ? ». La réalisatrice Fatma Zohra Zamoum capte quelque chose de très juste des turpitudes de l’enfance et du regard intergénérationnel, illustrant le dialogue entre tradition et modernité. Un beau film.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver LE PAPILLON (Là encore, quand une enfant est délaissée par sa maman, c'est un vieux monsieur qui prend le relais de l'apprentissage et de la gentillesse.) ou encore GÉNIAL, MES PARENTS DIVORCENT ! (Ce que la séparation des parents fait aux enfants, mais version comédie.).

Dans le rôle de la grand-mère aimante, Khadidja, on retrouve Nadjia Debahi-Laaraf. Une magnifique actrice qui jouera, 7 ans plus tard, l’un des rôles principaux de Parkour(s) le second long-métrage de la réalisatrice Fatma Zohra Zamoum. « J’ai un grand intérêt pour les personnages féminins et pour la complexité de leur intériorité, dit la réalisatrice au site africanwomenincinema de ce personnage si particulier et si aimant. J’admire vraiment, sans comprendre, l’extrême disponibilité de certaines femmes pour les membres de leur famille, comme l’est la grand-mère Khadidja, comme peut l’être ma mère et de nombreuses autres femmes de cette génération, autour des soixante-dix ans. » 

Du propre aveu de Fatma Zohra Zamoum, le tournage, qui a duré 5 semaines, a été compliqué, notamment parce que les personnages principaux du film impliquaient qu’elle travaille avec un enfant et deux personnes âgées. D’autant que, produit dans une indépendance radicale, la réalisatrice était aussi productrice et que la somme de travail était, je cite, « épuisante ». Elle avoue même ne pas avoir profité réellement du bonheur de faire le film, ni même de le projeter en festivals (le film a été sélectionné à Palm Springs, à Tubingen en Allemagne et à Saint-Denis), tant la charge de boulot endossée par elle-seule était écrasante. Mais, nuance-t-elle, le tournage « a été formidable du point de vue de la rencontre avec des comédiens de grand talent et avec une équipe soudée et très professionnelle. » 

La musique de Kedach Ethabni est signée par deux compositeurs : Nourdine Alane et Franck Sforza, déjà au générique de deux longs-métrages d’Emmanuel Mouret, Vénus et Fleur en 2003 et Changement d’adresse en 2006. Le chef opérateur du film, lui, s’appelle Rémi Mazet, il a déjà officié au même poste sur le film iranien Téhéran, sur le long-métrage franco-guinéen-sénégalais L’Absense, sur le film français Le Bonheur d’Elza, sur le film guinéen Morbayassa, sur la coproduction franco-libanaise Héritages, sur la production franco-marocaine Tazzeka.