KILL CHAIN

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Ecrit et réalisé par Ken Sanzel, Kill chain fait partie de cette série de films à petit budget auxquels Nicolas Cage a pris l’habitude de participer pour le meilleur et pour le pire, mais on peut comprendre ce qui a pu l’attirer ici. En plus d’un rôle qui lui permet de se mettre en valeur, il a aussi l’occasion de voir du pays puisque le tournage a eu lieu en Colombie. 

Il y joue un patron d’hôtel au passé trouble qui tente de gérer ses affaires en gardant un profil bas, mais la tranquillité n’est pas au rendez-vous puisque la plupart de ses pensionnaires s’apprêtent à s’entretuer. Le dispositif est construit comme une rangée de dominos dont chaque personnage est un élément qui fait tomber le suivant.

L’unité de lieu donne au récit la forme d’une pièce de théâtre, entrecoupée d’intermèdes mouvementés comme des fusillades ou des poursuites judicieusement placées pour maintenir l’attention. Nicolas Cage n’a pas de mal à tirer son épingle du jeu en incarnant le proverbial feu sous la glace, qui devrait satisfaire ses aficionados.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver LA FORÊT PÉTRIFIÉE (Adapté d'une pièce de théâtre, un huis clos qui voit plusieurs personnages se dévoiler.) ou encore SALE TEMPS À L'HÔTEL EL ROYALE (Un hôtel désert voit d'un coup arriver plusieurs pensionnaires aux motivations douteuses. Aucun d'eux n'est qui il prétend être.).

Après avoir été l’un des acteurs les mieux payés d’Hollywood, Nicolas Cage a connu une série de revers au box office qui a eu pour effet une raréfaction des propositions se raréfier. Pour maintenir son équilibre financier, aggravé par la pression du fisc, l’acteur en est arrivé à accepter toutes sortes de propositions, allant jusqu’à tourner 6 ou 7 films par an.  Dans le lot, il y a des projets qui n’auraient jamais vu le jour dans un contexte industriel, ce qui n’est pas pour déplaire à Cage, toujours partant pour se diversifier. Il a notamment eu l’occasion de travailler avec Paul Schrader, Oliver Stone, Larry Charles, Richard Stanley, Panos Cosmatos, ou Sono Sion.

Ken Sanzel, le réalisateur de Kill chain, se partage entre la production de séries télé, l’écriture et la mise en scène, et parfois il cumule les trois à la fois.  Il est l’auteur d’Un tueur pour cible, qui réunissait Mira Sorvino et Chow Yun Fat sous la direction d’Antoine Fuqua. Il s’est spécialisé dans les films d’action musclés comme Blunt Force Trauma avec Frieda Pinto et Mickey Rourke. Nicolas Cage est à la fois le meilleur atout et potentiellement l’élément perturbateur de Kill chain. A l’évidence son nom au générique suffit à attirer l’attention sur un projet qui en son absence serait probablement passé inaperçu.  Mais la nature du projet est fondé comme son titre l’indique sur la notion de réaction en chaîne.

Il s’agit d’une sorte de cercle vicieux, presque intégralement composé de personnages négatifs. La logique du récit impliquait de passer de l’un à l’autre, mais la présence de Cage au générique obligeait l’auteur à bousculer sa structure et à exposer dès le début son personnage. L’effet obtenu contribue à dérouter le spectateur, d’autant que l’acteur apparaît brièvement avant de disparaître pendant près de 45 minutes.  Le film finit par retrouver une sorte d’équilibre, avec Nicolas Cage qui devient le principal intérêt de ce drame assez théâtral qui a laissé le champ libre à chacun des personnages de s’exprimer.