L'AVENTURE INTÉRIEURE

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Il y a des histoires qui sont éternelles, celle de ce sous-marin de poche, perdu dans l’exploration d’un corps humain, balloté du cœur jusqu’aux poumons, des oreilles à l’estomac, fait partie de ces voyages qui forment la jeunesse, de ces fantasmes irréductibles qui vous chatouillent l’imagination et qu’on finit par ranger parmi les meilleurs contes et légendes, dans ce qu’on appelle les mythes.

Entendons-nous bien, ce sous-marin microscopique est habité, en l’occurrence par Dennis Quaid ; l’homme et sa machine ayant été miniaturisés par des savants, aussi géniaux que distraits, qui ont aussitôt expédié le fruit de leurs recherche dans les fesses d’un inconnu hypocondriaque. C’est donc à une comédie d’aventure que nous avons à faire, qui n’est pas sans rappeler la série des Retour vers le futur.

C’est un remake comme souvent (nous y reviendrons après le film), mais c’est aussi le film de toute une génération hollywoodienne qui arrive alors, nous sommes en 87, à son apogée : au premier rang de ces gens-là, il y a Steven Spielberg (ici producteur) et Joe  Dante (ici réalisateur). Et à l’écran, il y a Dennis Quaid, Meg Ryan et Martin Short. Et les effets spéciaux sont signés ILM, une petite boîte créée par George Lucas.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver LE VOYAGE FANTASTIQUE ou encore L'HOMME QUI RÉTRÉCIT .

L’Aventure intérieure est donc le film d’une génération aujourd’hui en pré-retraite mais dont tous les membres étaient au top de leur carrière. Le réalisateur, Joe Dante, un pote de Spielberg, a fait un carton avec ses incroyables Gremlins. Dennis Quaid reprend ici un rôle de pilote d’essai, quatre ans après L’Etoffe des héros, où il incarnait l’intenable astronaute Gordo Cooper ("Who’s the best pilot you ever saw ?") pour Philip Kaufman.

A ses côtés (même si vu les proportions, c’est beaucoup dire), Meg Ryan est au sommet de son art et sa mignonneté : elle aussi retrouve l’armée de l’air, un an après Top Gun, et elle s’apprête à tourner dans la comédie romantique qui va faire renaître le genre : Quand Harry rencontre Sally, de Rob Reiner, en 89, avec sa fameuse scène d’orgasme simulé au restaurant. Mais ce n’est que quatre ans plus tard, en 91, qu’elle épousera Dennis Quaid. Quant à Martin Short, c’est alors un comique de télé et il sort d’un gros succès un peu bêta, The Three Amigos. On le retrouvera en 96, dans le Mars Attacks de Tim Burton.

Mais l’essentiel c’est bien sûr que L’Aventure intérieure reprend l’élément principal du Voyage fantastique, réalisé en 66 par Richard Fleischer, avec Raquel Welch et Donald Pleasence, où un groupe de savants était miniaturisé avec un sous-marin et injecté, pour le soigner, dans le corps du savant responsable de cette invention et atteint lui-même d’une tumeur au cerveau.
Et si vous aimez les histoires d’hommes miniatures, il faut bien sûr voir, ou revoir, celui qui les a tous inspirés : L’Homme qui rétrécit, de Jack Arnold en 57, où un pauvre homme constate avec inquiètude qu’il ne sera bientôt plus à l’abri des araignées...