L'HOMME DE LA CAVE

en VOD

Comme me disait récemment Stéphane Plaza, alors que nous évoquions divers projets immobiliers, « attention mon biquet : vendre un bien ce n’est pas forcément s’acheter la tranquillité... » Vous laissant digérer la portée philosophique de cette phrase, je m’en vais l’appliquer au film de Philippe Le Guay qui va suivre...

Simon et Hélène habitent un immeuble cossu de Paris. N’ayant aucune utilité de leur cave et devant faire quelques travaux, le couple décide de mettre en vente cette pièce au sous-sol. C’est un homme un peu étrange qui va l’acheter, puis s’y installer pour vivre. Petit à petit, ce nouveau locataire va révéler sa vraie nature : celle d’un révisionniste de la pire espèce dont les théories conspirationnistes vont se diffuser à tous les habitants des lieux...

François Cluzet, Jérémie Rénier ou Bérénice Béjo s’affrontent dans ce thriller en quasi huis clos dont la violence s’exprime d’abord par les mots et la pensée avant de se déchaîner beaucoup plus directement...

 
Dans le même genre vous pouvez trouver PARASITE (Ce qui ressemble d'abord parfois à une cohabitation paisible peut vite se transformer en lutte à mort pour la domination d'un territoire et des idées..) ou encore ADIEU MONSIEUR HAFFMANN (Que l'on y vive ou que l'on s'y cache, une cave est avant tout un lieu inquiétant et secret...).

L’homme de la cave est le 10e film de cinéma de Philippe Le Guay, réalisateur discret dont le chemin croise souvent celui du grand public... Il retrouve ici François Cluzet, acteur avec lequel il avait déjà travaillé en 2018 dans Normandie nue. Pas grand-chose de commun entre ces deux histoires, si ce n’est François Cluzet évidemment mais aussi un fond social ou sociétal qui caractérise l’œuvre du cinéaste... Là où L’homme de la cave expose la lente infusion des thèses les plus radicales et extrémistes, Normandie nue s’intéresse lui à la détresse du monde paysan. Pour attirer l’attention sur une profession au bord de l’abîme, économiquement et moralement, le réalisateur imagine que des agriculteurs normands décident de poser nus pour un calendrier, à l’instar des pompiers ou des rugbymen !

Une histoire inspirée d’un fait bien réel tout comme Les femmes du 6e étage, gros succès public de Philippe Le Guay en 2011. Le réalisateur nous replonge là dans les prémices de mai 68, en s’intéressant à un couple bourgeois du 16e arrondissement qui va subitement découvrir le quotidien beaucoup moins cossu de ses domestiques d’origine espagnole qui vivent tout là-haut dans les combles... Sandrine Kiberlain et Fabrice Luchini incarnent les époux Joubert, confrontés à une réalité dont ils ignoraient tout. Luchini, que l’on peut au passage qualifier de véritable muse de Philippe Le Guay.

Un homme, Jacques Fonzic, achète la cave de la famille Sandberg, Simon, Hélène et leur fille Justine, cave située dans un immeuble cossue de la Capitale. Fonzic désire y entreposer les effets de sa mère récemment décédée. Il s’avère que Fonzic souhaite habiter la cave. ...

Du 6ème étage (avec ses femmes) à la cave (avec un homme), Philippe Le Guay a réalisé deux films qui s'opposent du tout au tout, avec une vision du bien, dans un cas, et du mal, dans l'autre. Certains jugent L'homme de la cave "scolaire", bien que l'histoire soit assez proche ...

Pires que les « bas-fonds », peints par Renoir (1936) puis Kurosawa (1957), tous deux s’inscrivant chacun à sa manière dans le sillage de la pièce (1902) de Gorki… Les sous-sols ! On ne peut s’empêcher de songer au documentaire saisissant d’Ulrich Seidl, « Sous-sols ...