LA CONFÉRENCE

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En 1956, Alain Resnais montrait dans son documentaire Nuit et brouillard l’horrible froideur, la terrible méticulosité, l’implacable cruauté du système mises en place par les nazis pour supprimer les juifs d’Europe. Dans La conférence, le réalisateur allemand Matti Geschonneck raconte comment la solution finale a décrétée par les Allemands en 1942.  

Dans ce film historique, le cinéaste relate les deux heures durant lesquelles une quinzaine de dignitaires du IIIe Reich se sont retrouvés dans une villa cossue à Wannsee à l’initiative du SS Reinhard Heydrich, pour une mystérieuse conférence durant laquelle a été mis au point un plan d’élimination du peuple juif. La Solution Finale. La Shoah. 

Cette plongée au cœur de la machine nazie, le réalisateur l’a voulue la plus près possible de la réalité, filmant quasi en temps réel cette réunion de fonctionnaires de la mort, le scénario étant basé sur le compte rendu fait par Adolf Eichmann. C’est aussi pourquoi Matti Geschonneck n’a pas voulu de musique pour “embellir” ce moment de l’Histoire où l’une des décisions les plus atroces de l’humanité a été prise. 

 
Dans le même genre vous pouvez trouver AMEN (L'histoire d'un officier SS et d'un prêtre qui ont voulu alerter le monde sur l'horreur des camps de concentration) ou encore WALKYRIE (L'histoire de la réunion durant laquelle des officiers allemands ont voulu tuer Hitler. Avec Tom Cruise).

La Shoah a souvent été représentée au cinéma. Il y a d’une part les deux documentaires incontournables sur le sujet : Nuit et brouillard qui mélange images d’archives difficilement soutenables de la libération des camps, et celles des ruines de ces lieux de morts 10 ans après. Et puis il y a l’œuvre monumentale de Claude Lanzmann, Shoah, film de plus de 9h00 sorti en 1985, recueil de témoignages de survivants, de contemporains ou de bourreaux.  

Et puis il y a les œuvres de fiction, qui posent régulièrement la question de savoir si oui ou non on peut fictionner la Shoah. Parmi ces films les plus marquants, La liste de Schindler de Steven Spielberg, qui a pris le parti de raconter l’histoire d’un juste qui veut sauver des juifs de la mort ; La vie est belle de Roberto Benigni, fable cruelle sur un père qui fait le clown pour faire oublier l’horreur des camps à son fils – film auquel on peut associer Jakob le menteur de Peter Kassovitz avec Robin Williams ou Train de vie de Radu Mihaileanu ; ou plus récemment Le fils de Saul László Nemes, oscar du meilleur film étranger en 2016, qui raconte le quotidien l’obsession d’un prisonnier à vouloir donner un enterrement religieux à son enfant mort. 

Plus récemment encore, c’est Olivier Dahan qui filmé l’univers concentrationnaire dans un pan de son film consacré à Simone Veil, Simone, le voyage du siècle. Et lors du Festival de Cannes 2023, on a pu voir The Zone of Interest de Jonathan Glazer qui montre la vie quotidienne de Rudolf Höss, commandant d'Auschwitz-Birkenau, et de sa famille installée à côté du camp. L’horreur côté jardin comme il a été écrit sur le film. Une horreur qu’il ne faut pas oublier. 

Comment filmer l’Histoire ? Les documentaires, montages d’archives, fictions tentent chacun à leur manière une réponse. Le réalisateur allemand Matti Geschonneck (8 mai 1952, Potsdam -) opte clairement pour la dernière solution, afin d’approcher la conférence ...

Le film relate le déroulement de la Conférence de Wannsee, en janvier 1942, pendant laquelle quinze haut-dignitaires nazis vont élaborer les grandes lignes de l'extermination des juifs en Europe.Ce long-métrage, qui a été diffusé à la télévision allemande, a reçu ...

"Nous devons passer l'Europe au peigne fin d'Est en Ouest. Des Pyrénées à l'Oural, aucun juif ne doit subsister". Reinhard Heydrich."La Conférence" est un film particulièrement éprouvant. Mais aussi saisissant que terrifiant. Pendant un peu ...