LA DERNIÈRE VAGUE

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Qui ne se préoccupe pas du réchauffement climatique depuis l’apparition de phénomènes météorologiques inquiétants, de tsunami en tempêtes ? En 1977, Peter Weir réalise La dernière vague, film d’anticipation où un avocat de Sydney découvre que le meurtre d’un aborigène cache une inquiétante prophétie selon laquelle une gigantesque vague doit submerger l’Australie dans sa totalité.

Pour Weir, le but n’était pas de faire son Nicolas Hulot en  avertissant sur les possibilités d’un Armageddon naturel, mais d’aborder un énorme tabou local, celui du manque de communication entre les aborigènes et les Australiens. Au vu du peu de réactions occasionnées sur le sujet après la sortie du film, il n’est rien de dire que Weir a loupé le coche. La dernière vague lui apportera pour autant une grande satisfaction en faisant découvrir, et reconnaître, aux spectateurs étrangers les qualités du cinéma fantastique australien, qui jusque-là n’était guère diffusé dans le reste du monde.

 
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Sans les insatisfactions de Richard Chamberlain, La dernière vague n’aurait peut-être jamais existé. Dans les années 60, l’acteur américain devient une star de télé, via le rôle principal de la série Dr Kildare. Si cette célébrité lui amène des rôles au cinéma, Chamberlain estime qu’il n’est pas bon acteur et quitte les USA au milieu des années 70 pour s’installer loin de la gloire, en Australie, où il veut remettre les compteurs a zéro. A la même époque, Peter Weir, auréolé du succès critique de Picnic à Hanging Rock, peine à monter son troisième film, La dernière vague, difficile à financer dans son pays. Jusqu’à ce qu’un producteur américain, fan de Dr Kildare, accepte de mettre la main à la poche s’il embauche Chamberlain. L’autre acteur principal de La dernière vague est en revanche une vedette en Australie, voire un des rares cas de vedette arborigène. David Gulpilil est célèbre depuis qu’il a joué dans Walkabout, film de Nicolas Roeg ayant connu un énorme succès local en 71. Mais si Weir l’a choisi, c’est surtout parce qu’il lui semblait être parfaitement en phase avec le propos du film : en ayant fait la promotion en Europe et aux USA du film de Roeg, Gulpilil, très attaché à ses traditions tribales avait fait l’expérience d’un choc des cultures, thème que Weir voulait installer au cœur de La derniere vague.

Après la sortie du film, Chamberlain retourna aux séries télé, pour devenir mondialement connu avec Shogun ou Les oiseaux se cachent pour mourir. Aujourd’hui il cachetonne avec des apparitions dans Nip/Tuck ou Desperate Housewives. La carrière de Gulipilil a été elle plus constante, même si cantonnée dans le sempiternel rôle d’aborigène tribal. Il a néanmoins travaillé avec des réalisateurs d’horizons variés que ce soit Wim Wenders ou Baz Luhrmann pour Australia.