LA GUERRE DU FEU

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Il suffit d’avoir une fois assisté au spectacle fascinant de Koh Lanta pour comprendre combien la possession du feu devient parfois un enjeu vital ! Dans l’émission, il s’agit de maîtriser les flammes pour cuire du riz et des bulots : imaginez donc la même chose aux temps reculés du Paléolithique, quand deux tribus primitives, (l’une ayant le feu, l’autre le convoitant), vont s’affronter pour acquérir le précieux bien…

Sur le chemin de leur quête, les Oulhamr et les Wagabou croiseront bien d’autres périls : l’eau, des ennemis, une ourse et quelques mammouths pas tous franchement sympathiques ! De cette opposition préhistorique, Jean-Jacques Annaud a tiré une de ces fresques qui ont fait sa renommée internationale.

Le réalisateur français adapte ici un roman signé J.H Rosny paru en 1909 et qui a nourri l’imagination de millions de jeunes lecteurs avide d’aventures de d’Histoire. Annaud signe une oeuvre fondatrice, basée sur l’artisanat, la débrouille, une véritable vision artistique et des paris de casting, (notamment Ron Perlman), qui imposent au final un film important et marquant…

 
Dans le même genre vous pouvez trouver 10 000 (Parce qu'après Jean-Jacques Annaud, c'est au tour de Roland Emmerich (réalisateur de "Stargate" et "Independance Day") de réaliser une fresque préhistorique.) ou encore JURASSIC PARK (Plutôt que de faire revivre les hommes préhistoriques, Steven Spielberg porte à l'écran des dinosaures crédibles grâce à la magie des effets numériques.).

Saviez-vous que Jane Fonda et Robert Redford devaient apparaitre au générique de « La guerre du feu » ? C’était en tout cas le souhait des producteurs anglo-saxons du film. Heureusement, Jean-Jacques Annaud a tenu bon et refusé cette proposition : pour que le spectateur puisse s’identifier à des héros préhistoriques, il ne fallait à son avis surtout pas de stars hollywoodiennes restant reconnaissables sous leurs perruques et peaux de bête ! Le succès international du film permit ensuite au réalisateur français de se lancer dans une filmographie qui depuis n’a jamais dévié de cette ligne : il tourne ce qu’il voudrait voir, pas ce qu’un plan de carrière ou l’air du temps lui dicte de faire. On a pu voir son œuvre comme un enchainement de défis, lui y discerne surtout le travail d’un homme libre, obsédé par la véracité des faits et choses montrés à l’écran…

Le feu est une des constantes de son œuvre et entre d’ailleurs tout à fait dans cette philosophie : pour « Le nom de la rose » en 1986, il fait construire la gigantesque bibliothèque de l’abbaye bénédictine italienne, à l’identique de celles existantes. C’est par les flammes qu’il la détruira dans un incendie qui manquera de tourner au cauchemar sur le plateau : le gigantesque décor bâti en studio en Allemagne n’était pas équipé de cheminées d’évacuation des fumées ni d’issue de secours ! Dans « Stalingrad » en 2001, le cinéaste a reconstitué une scène de bataille navale et terrestre qui nécessite un tel dispositif pyrotechnique qu’une seule prise est possible pour respecter le budget. Annaud ira au bout de sa mission, malgré plusieurs pannes de caméra et de grosses sueurs froides…

Dans « Notre Dame brûle » en 2022, il décide de plonger le public dans ces quelques heures qui ont bien failli emporter la cathédrale parisienne un soir d’avril 2019. La technologie ne cessant de se réinventer, il eut été simple de décider de laisser faire les effets numériques. Là encore c’est non ! Jean-Jacques Annaud fera reconstruire des pans entiers de Notre Dame, (transept, beffroi ou nef), pour y déverser de vraies flammes et des tonnes de débris incandescents tout aussi réels, amenant ses pompiers de cinéma au plus près du brasier…

Cette expérience cinématographique quasi-inédite (très peu de films sur la Préhistoire) aurait pu être celle de cinéastes américains tels Spielberg ou Coppola, aimant et pouvant prendre des risques. Hé non ! Celui qui a réussi le pari a priori impossible consistant à ...

En ces temps de belle météo et de retrouvailles de plusieurs de nos libertés, il est bon de s'évader un peu et de redécouvrir la nature primitive de l'homme, c'est ce que tente Jean-Jacques Annaud, et c'est ce que j'ai fait en revoyant ce film après bien des années. Le roman ...

Il en fallait quand même, de l'ambition, pour adapter le roman éponyme et offrir à la morne France du tout début des années 80 un film enfin réaliste sur les âges farouches, et le tout sans dialogues compréhensibles s'il vous plait ! Je ne m'attarderais pas sur les incohérences ...