LA REVANCHE DES CREVETTES PAILLETÉES

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Saluées par plus de 600 000 spectateurs à sa sortie en France en 2019 et vendues dans 30 pays, les péripéties de cette équipe de waterpolo engagée aux Gay Games appelait naturellement une suite. La voici, fidèle aux critères qui avaient fait le succès du premier volet, cocktail de bonne humeur, sur fond de discours social et de critique envers les comportements homophobes.  

On retrouve la même équipe autour de son entraineur (Nicolas Gob) définitivement débarrassé de ses travers préventions envers les gays et devenu l’ami et premier soutien de cette dream team, renforcée pour l’occasion d’un nouveau joeur dont l’homosexualité refoulée (excellent Bilal El Atreby) va permettre aux réalisateurs Cedric Le Gallo et Maxime Govare d’élargir le débat sur sujet. De manière d’autant plus aisée que les Crevettes, en chemin pour les jeux qui ont lieu au Japon, feront une halte forcée en Russie, pays où l’homosexualité est toujours considérée comme un délit.  

Le propos reste comique, mais le contexte se pare d’un voile dramatique qui permet à cette suite d'étoffer profondément le propos. Il y est notamment question des thérapies de conversion et de la difficulté d’être gay lorsqu’on vit dans certaines banlieues. La musique occupe une nouvelle fois une grande place et ce dès la chorégraphie d’ouverture qui montre nos Crevettes toutes paillettes dehors, chantant et dansant sur Oups ! I Did It Again ! de Britney Spears. 

 
Dans le même genre vous pouvez trouver LE GRAND BAIN (2018) (Parce qu'ici déjà l'amitié était soluble dans l'eau d'une piscine) ou encore LES CREVETTES PAILLETÉES (Le succès inattendu de ce premier premier volet a donné logiquement naissance à cette suite.).

En 2019, à peine commencé l’exploitation en salle des Crevettes Pailletées, les deux réalisateurs se voyaient proposer de travailler à une suite par Universal. "Nous avions carte blanche pour écrire absolument tout ce qu’on voulait, pour aborder des thématiques de société fortes et pour en dire plus sur nos personnages. Il y avait encore tellement de choses à raconter, de combats à mener." 

Les scènes russes du film ont été réalisées en Ukraine, durant la pandémie - mais sans qu’aucun confinement ne soit appliqué - plus précisément à Kiev et à Lviv, à la frontière avec les Carpates, avant que ne commence le conflit entre les deux pays. C’est le climat qui a rendu le tournage éprouvant, l’équipe devant tourner parfois par - 20°. Le centre où une partie des nageurs sont contraints de conduire une thérapie de conversion, notamment par le recours à des prières, est inspiré de structures exisant réellement en Russie, où toute démonstration publique de l’homosexualité est un crime passible de prison. 

Une film qui est un parfait exemple de suite plus réussi que le premier volet. On délaisse quelque peu le côté humoristique ici, pour se concentrer sur le message qui est bien plus travaillé et on se sent globalement plus proche des personnages, grâce à un scénario réfléchi ...

Le premier film constituait déjà en soi un petit miracle du cinéma français. Cette suite vient le confirmer. Elle vient surtout confirmer le talent et le travail de son équipe et de ses réalisateurs Cédric Le Gallo et Maxime Govare. Ils nous partagent d'une certaine façon ...

Que de demander de plus au cinéma que de rire , réfléchir et pleurer . Avant première sympa à Caen ce soir . Résonance politique d’autant plus quand un des réalisateurs raconte que le film n’avait pas pu être tourné en Russie car le sujet n’était pas le bienvenu ...