LA VIE RÊVÉE DES ANGES

en VOD

Toutes les fées semblent s’être penchées sur le berceau de La Vie rêvée des anges, conte réaliste au titre poétique. Quand il s’attèle à ce premier long métrage, à la fin des années 1990, Erick Zonca a derrière lui plusieurs années de galère en France et aux Etats-Unis mais aussi une belle réputation acquise dans le court-métrage.

Ses trois films courts ont chacun eu les honneurs du milieu. Le premier, Rives, a été présenté dans une sélection du Festival de Cannes, le second, Eternelles, a reçu le Grand Prix du Festival de Clermont-Ferrand, le troisième, Seule, a été nommé aux César.

C’est d’ailleurs un producteur de courts-métrages réputé, François Marquis, qui permettra à Erick Zonca de passer au long métrage. Avec sa société Bagheera Productions, il en profite lui aussi pour s’essayer au format long. Un coup de maître car rares sont les premiers films à avoir concentré autant l’attention du public, des critiques et du milieu du cinéma.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver MINA TANNENBAUM DE MARTINE DUGOWSON (Parce qu'il raconte lui aussi l'amitié forte de deux jeunes filles que la vie sépare) ou encore LA VIE DE JESUS DE BRUNO DUMONT (Parce qu'il décrit avec un autre du sens du réalisme la vie de jeunes gens d'un milieu populaire dans une petite ville du Nord).

La vie rêvée des anges raconte, de manière brute, la rencontre de deux jeunes filles paumées et marginales à Lille. L’une libre et sans attaches, l’autre en révolte contre sa condition de pauvre. Elles ont à peine la vingtaine mais doivent déjà s’assumer toutes seules. C’est d’ailleurs en travaillant dans un atelier de couture aux pratiques peu humaines qu’elles scellent leur amitié. Une amitié puissante, forte et constructive qui finira pourtant par se heurter au mur de la passion irraisonnée que l’une des deux ressent tout un coup pour un jeune homme qui n’est pas de son monde. Et qui se fout bien d’elle.

Le film a eu une belle carrière en salle en réunissant près de 1,5 millions de spectateurs. Et dans les coeurs, il a fait date. La critique aussi s’est montrée satisfaite. Quant à la profession, elle a été dithyrambique. Les deux actrices Elodie Bouchez et Natacha Régnier qui portent littéralement le film l’une avec naïveté, l’autre avec rage, ont été plébiscitées dès les premières projections au festival de Cannes où elles ont remporté ensemble et à à peine 25 ans un double prix d’interprétation féminine. Sur cette lancée, elles ont aussi reçu respectivement le César de la meilleure actrice et celle du meilleur espoir féminin, tandis qu’Erick Zonca raflait celui du meilleur film de l’année. Un phénomène, ce film, sans doute parce qu’il est annonciateur d’un renouveau du cinéma social et de la crise économique encore contenue à l’époque.

Est-ce le succès qui a frappé trop tôt et trop fort à leur porte ? Si Erick Zonca, Elodie Bouchez et Natacha Régnier ont tous trois poursuivi leur carrière, avec des succès plus relatifs, aucun des trois n’a pu retrouver l’élan, l’enthousiasme, la magie qui les avaient portés au sommet à l’époque de La vie rêvée des anges. En revanche, tous peuvent défendre les choix  qu’ils ont fait par la suite dans des pays variés, aux Etats-Unis pour Erick Zonca et Elodie Bouchez, ou sur des paris audacieux. Dans son film suivant, Le petit voleur, Zonca pourra aussi se vanter d’avoir révélé un autre talent : Nicolas Duvauchelle. Mais, c’est une autre histoire…

Attention, cette critique comporte des spoils. J'ai eu envie de revoir ce film 24 ans après la première fois, et j'ai ressenti à nouveau la même émotion face à ce duo de filles tellement touchant, qui parfois aussi, m'a arraché quelques rires. J'ai tant aimé à nouveau ...

Un petit coup de maître signé Erick Zonca, qui parvient à tirer une véritable alchimie de son duo de comédiennes : Elodie Bouchez et Natacha Régnier méritent amplement leur prix d'interprétation - on ressent réellement la complicité liant ces deux actrices. Pour son ...

Des premieres réalisations d’une telle audace,d’une telle maîtrise sont rares dans le paysage cinématographique français même si le réalisateur Erick Zonca nous avait livré quelques courts-métrages d’une grande qualité ;il faut admettre que son premier ‘long’ ...