LA VOIE DE L'ENNEMI

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Comment trouver les clés de sa réinsertion après 20 ans de taule, surtout quand vos anciens amis truands, ainsi qu’un flic rancunier, font tout pour vous fermer les portes d’une vie tranquille ? Voilà un thème fréquemment balisé au cinéma et pour cause, La Voie de l’ennemi est le remake du film français Deux hommes dans la ville, réalisé en 1973 par José Giovanni, et dans lequel Alain Delon incarnait un repris de justice harcelé par un inspecteur sans pitié.

Rachid Bouchareb exploite ce canevas pour l’adapter à sa propre matrice thématique, à savoir les questions d’intégration et de quête d’identité, dont il crible tout son film en faisant de William Garnett, l’ex-détenu campé par Forest Whitaker, un musulman pratiquant. Une circonstance aggravante dans le bled du Nouveau Mexique où se déroule l’action, tandis que le shérif incarné par Harvey Keitel ne pardonnera jamais à Garnett d’avoir buté son adjoint 18 ans plus tôt.

Deuxième volet, après Just like a woman, d’une trilogie du cinéaste sur les relations entre l’Amérique et le monde arabe, La Voie de l’ennemi donne à voir de magnifiques paysages naturels désertiques dont le dénuement reflète la propre errance d’un homme qui n’en a pas fini, hélas, avec les épreuves.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver KISS OF DEATH (Un polar dans lequel un ex-détenu est harcelé par la justice et notamment le flic du FBI qu'il a gravement blessé.) ou encore DEUX HOMMES DANS LA VILLE (Il s'agit du film de José Giovanni dont La Voie de l'ennemi est le remake.).

Après le téléfilm Just like a woman, sorte de Thelma et Louise interracial sorti chez nous l’an passé en salles, avec Sienna Miller et l’iranienne Golshifteh Farahani, Rachid Bouchareb a donc enchaîné avec La Voie de l’ennemi, sa seconde oeuvre constituant une trilogie sur les relations entre les Etats-Unis et le monde arabe.

Plus grave et minéral que son prédécesseur, La Voie de l’ennemi est le remake du drame Deux hommes dans la ville de José Giovanni, sorti en 1973. Une bouleversante histoire dans laquelle Alain Delon incarnait un ancien taulard protégé par la bienveillance d’un éducateur joué par Jean Gabin, mais qui allait hélas être poussé au meurtre suite au harcèlement d’un inspecteur campé par Michel Bouquet. Conclu par le passage sur l’échaffaud de son héros tragique, Deux hommes dans la ville décrivait un engrenage infernal reflétant les propres questionnements de Giovanni sur le pardon, lui l’ancien collabo qui avait été condamné à mort pour complicité d’assassinat en 1948, avant d’être grâcié par le président Vincent Auriol.

Situé dans les étendues désertiques bordant l’Amérique et le Mexique, le récit de La Voie de l’ennemi mixe harmonieusement ce thème aux habituelles réflexions de Bouchareb sur l’intolérance et les frictions entre l’Islam et le monde occidental. On saluera une fois encore la performance d’un Forest Whitaker amaigri et méconnaissable, face à un Harvey Keitel étonnamment sobre en shérif rancunier mais aussi capable d’humanité. 

Rachid Bouchareb reprend le canevas de base de Deux Hommes dans la ville, mais n'en fait pas un remake à proprement parler. Les deux versions diffèrent largement, pas uniquement dans le déroulement de l'intrigue (la fin par exemple est très différente) mais aussi dans ces ...

Tout l'intéret du film repose sur l'interprétation de Forest Whitaker, acteur - une fois de plus - divin. La présence d'Harvey Keitel aussi, évidemment, même s'il semble un peu trop âgé maintenant pour un tel rôle. Le film, sobre et efficace ne comporte qu'un bémol : la ...

Outre ses succès populaires "Indigènes" (2006) et "Hors-La-Loi" (2010) rappelons que le réalisateur français Rachid Bouchareb a réussi à se faire un nom à l'internationale avec "London River" (2009)... Pour son nouveau film le réalisateur d'origine algérienne est allé ...