LANSKY

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« Trahissez-moi et vous le paierez ! » David Stone est prévenu dès le premier rendez-vous avec Meyer Lansky, le maffieux qui l’a contacté pour rédiger ses mémoires. Pour Stone, journaliste et écrivain qui traverse une mauvaise passe financière ce livre est une aubaine. Mais le job que lui a proposé Lansky n’est pas un travail sans risques…

Atteint d’une maladie incurable et retiré des affaires, Lansky a été un redoutable responsable du crime organisé américain et le FBI n’a toujours pas découvert où il a caché quelques 300 millions de dollars. Le truand, qui se définit comme « un ange au visage sale », est prêt à raconter sa vie, mais dira-t-il toute la vérité ?

Harvey Keitel incarne cette figure du banditisme, proche de Lucky Luciano et de Bugsy Siegel, qui régna sur l’industrie du jeu dans les années 30 et 40 et qui s’est éteint en 1983 à Miami. Face à lui, Sam Worthington, alias Jake Sully dans Avatar, incarne le biographe chargé de recueillir ses confidences sur ses activités en marge de la loi mais aussi sur sa vie privée.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver BUGSY (La biographie d'un autre gangster fameux où apparaît également Harvey Keitel dans la peau du truand Mickey Cohen tandis que Ben Kingsley joue Lansky) ou encore ADIEU CUBA (Dustin Hoffman y incarne Meyer Lansky).

Le scénariste et réalisateur Eytan Rockaway raconte que sa fascination pour l’univers du grand banditisme ne date pas d’aujourd’hui. Son père est un historien spécialiste de la pègre et il s’est toujours intéressé à ce monde obscur, opaque, et aux vies dangereuses et aventureuses des gangsters. Le scénario de Lansky s’appuie d’ailleurs sur un entretien que le père du metteur en scène a eu avec Meyer Lansky peu avant sa mort, dans les années 1980. « Meyer était un époux, un père, un ami, un tueur, un génie, un criminel, un patriote et le créateur de la plus grande structure de crime organisé de l’histoire des Etats-Unis », indique le metteur en scène. Pour lui, le propos de son film se situe au-delà de l’amour ou de la haine qu’on pourrait porter au personnage, l’idée est de le comprendre.

Eytan Rockaway affirme que l’essentiel de ce qui est à l’écran est exact, y compris les tentatives de localisation du FBI. Le scénariste a puisé dans l’interview mené par son père mais il a également fait des recherches. Il reconnaît que certaines scènes comme celle de l’assassinat dans la forêt sans être véritablement attestées sont toutefois vraisemblables. De telles choses se produisaient mais pas forcément de cette façon précise. En fait, la pure fiction se joue principalement du côté du personnage de David Stone.

A cause de son petit budget (cinq millions de dollars), le tournage de Lansky a été une expérience intense. Les prises de vues ont dû être bouclées en à peine vingt jours, si bien que les journées de travail pouvaient faire 17 à 18 heures. Tout a été mis en boîte en Alabama. Le New York des années 1930-40 a été reconstitué dans la ville de Mobile, tandis que le Miami des années 1980 était réinventé à Gulf Shores, non loin des plages de Floride. Le metteur en scène a d’ailleurs eu l’impression de tourner deux films différents selon qu’il filmait chacune des deux périodes. D’un côté, il s’agissait d’un vieil homme avec ses problèmes moraux et de l’autre l’histoire d’un jeune journaliste qui découvre ce qui est important dans l’existence.