LE CHANT DE LA FORET

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Le Chant de la forêt, mais quelle forêt ? Celle, mystérieuse, de l'État de Tocantins au nord du Brésil, où vit Ihjac, un jeune indigène de la tribu Krahô. Quelques mois auparavant, son père est décédé. Une nuit, son esprit l’appelle.

Son père lui intime l'ordre de clore le deuil, d’organiser une célébration funéraire qui le libèrera. L’aptitude d’Ihjac à communiquer avec les morts scelle son destin : il sera chaman. Cette perspective l’effraie, il va fuir son village, sa femme, son bébé.

Plongée authentique dans les tribus brésiliennes, fruit de recherches et d’une complicité hors norme d’une dizaine d’années entre les cinéastes et la tribu Krahô – dont les membres jouent leur propre rôle –, Le Chant de la Forêt vous invite à un voyage intime, spirituel, poétique et politique dans un autre monde.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver L'ÉTREINTE DU SERPENT (Ciro Guerra nous invitait déjà aux confins de l'Amérique du Sud découvrir des peuples que le cinéma ne représente jamais.) ou encore LES OISEAUX DE PASSAGE (Là encore, comme LE CHANT DE LA FORÊT, il s'agit d'une coréalisation entre un réalisateur et une réalisatrice.).

Le territoire Krahô s'étend sur 3200 kilomètres carrés. « Ce territoire est considéré comme l'une des zones les plus importantes de la « savane préservée » du Brésil : le Cerrado », nous dit le dossier éducatif du film. À cause de l'expansion progressive des zones de culture et d’élevage du bétail, l’écosystème se fragilise. En avril 2019, soit un mois avant la sortie du film dans les salles françaises, des tribus autochtones ont manifesté contre le gouvernement Bolsonaro dont la politique est d’exploiter toujours davantage les ressources naturelles du Brésil, au point qu’à l’été 2019, les incendies provoqués en forêt amazonienne ont largement ému la communauté internationale.

Parce que les conditions climatiques étaient rudes et qu’il existe des écarts de température très importants entre la journée et la nuit, les réalisateurs João Salaviza et Renée Nader Messora n’ont pas pu tourner en numérique et ont opté pour un tournage en pellicule 16mm. Un mal pour un bien comme l’explique João : « Chaque marque comme Sony, Canon, Panasonic interprète à sa manière la réalité : leurs caméras ont toutes leurs propres idées sur le monde, en termes de différences esthétiques, chromatiques, etc. Avec la pellicule, ce n'est pas une interprétation du monde, c'est une réaction au monde, c'est une traduction, et c'est chimique, c'est la Vie. » Le tournage a duré 9 mois au sein du village Pedra Branca.

Sorti en mai 2019 en France, Le Chant de la Forêt avait toutefois été présenté au Festival de Cannes, dans la sélection Un Certain Regard, un an auparavant. Et ce, sous le titre Les Morts et les Autres. Il en était reparti avec le Prix spécial du jury, présidé par Benicio Del Toro et épaulé par Virginie Ledoyen ou Kantemir Balagov entre autres.

Je copie le synopsis officiel très fidèle au film : « Ce soir, dans la forêt qui encercle ce village au nord du Brésil, le calme règne. Ihjãc, un jeune indigène de la tribu Krahô marche dans l’obscurité, il entend le chant de son père disparu qui l’appelle. Il est ...

LE CHANT DE LA FORÊT (15,4) (Renée Nader Messora et João Salaviza, BRE, 2018, 114min) : L'étincellant Le Chant de la forêt nous plonge au cœur de l'Amazonie dans le village de Pedra Blanca pour suivre le parcours initiatique d'Ihjãc, jeune père de famille qui tente d'échapper ...

Forêt bleu pâle sous les rayons de la lune. Cheveux bleu sombre à la clarté nocturne. Dès les premiers plans, et même avant qu’une image se forme sur l’écran, la forêt chante, bruisse, vibre de toutes sortes de plaintes et de cris nimbés de mystère pour une oreille ...