LE CONVOI SAUVAGE

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Nous sommes en 1820. L’expédition du capitaine Henry vient de passer 2 ans dans les immensités sauvages des territoires du Nord-Ouest américain, encore inexplorés.
es hommes durs cherchent désormais à traverser la montagne pour atteindre le Missouri avant l’hiver, escomptant rejoindre les comptoirs où ils pourront échanger leurs peaux de castor contre de l’or.

Mais c’est compter sans quelques handicaps non négligeables.
Le plus lourd, c’est leur gros navire en bois.
Même tracté par 22 mules, dans la montagne, ça reste encombrant.
Ensuite il y a les Indiens qui ne sont pas tous hyper favorables à l’arrivée des hommes blanchâtres, qui s’en retrouvent parfois assis sur des pieux inconfortables.
Enfin, il y a les ours, qui s’y entendent pas mal, eux aussi, à écorcher les êtres humains.

Demandez donc à Zach Bass, ce fier trappeur,  ce qu’il en pense. Laissé pour mort après une mauvaise rencontre, il doit faire peau neuve à tous les sens du terme.
Le plus incroyable dans tout ça, c’est que cette histoire est inspirée de faits réels qui ont déjà nourri un roman à succès de Frederick Manfred, en 54, Lord Grizzly.
Une histoire incarnée ici par deux très grandes gueules du cinéma : le comédien-chanteur Richard Harris, en Robinson Crusoë des neiges, déchiqueté et indestructible, et le réalisateur-acteur John Huston, en capitaine Achab des montagnes, à la fois impassible et halluciné.
Leur duel à distance est fascinant.
Il ne manque plus alors qu’une forte musique de western, composée par Johnny Harris, et nous voilà partis.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver JEREMIAH JOHNSON (Une autre histoire de trappeur dans le Nord américain) ou encore FITZCARRALDO (Un autre bateau trimballé dans la montagne).

Un film méconnu qui boxe pourtant dans la même catégorie que bon nombre d’illustres congénères dont les histoires naturelles ont nourri, sinon traumatisé, nos imaginaires.
Dans cette bande de films généralement pleins de poils, initiatiques, solitaires, naturalistes et couillus, on peut citer Moby Dick, en 56, de John Huston, tiens-tiens, Jeremiah Johnson, en 72, avec Robert Redford ou Danse avec les loups de et avec Kevin Costner, en 90.

Sans oublier Un homme nommé cheval, tourné en 70, soit un an avant ce Convoi sauvage et déjà avec Richard Harris, en aristo anglais qui va se métamorphoser en guerrier sioux.
Rappelons-là que Richard Harris, mort en 2002, était irlandais.
Un de ses derniers rôles fut l’incarnation d’Albus Dumbledore dans les deux premiers Harry Potter.
Mais il fut également roi, Arthur, dans le Camelot de Joshua Logan en 67 et empereur, Marc Aurèle, dans le Gladiator de Ridley Scott en 2000.

En matière d’ours, on peut aussi aller fureter du côté de l’invraisemblable documentaire de Werner Herzog, Grizzly Man en 2005, qui raconte l’histoire d’un homme qui aimait aller tous les étés en Alaska pour danser avec les ours, pour finir par se faire déchiqueter par l’un d’entre eux.
C’est également à Werner Herzog qu’on doit une autre histoire hallucinante de bateau trimballé dans la montagne, celle de Fitzcarraldo en 82, avec Klaus Kinski.
Film dont les excès seront eux-mêmes détaillés dans un autre documentaire d’Herzog, en 99, Ennemis intimes.