LE FABULEUX DESTIN DE MADAME PETLET

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Sept ans après avoir reçu un César pour le scénario de Thérèse coécrit avec son père, le cinéaste Alain Cavalier, Camille de Casabianca imagine et réalise ce Fabuleux destin de madame Petlet. L’occasion pour elle de se mettre en scène dans le rôle d’une scénariste de télévision en quête d’inspiration.

Elle partage l’affiche de cette comédie avec Maïté, qui animait à l’époque une célèbre émission culinaire du petit écran et fait ici ses premiers pas au cinéma. Elle campe madame Janine Petlet qui plaque son ivrogne de mari et son village pour devenir garde d’enfant à Paris et, à son insu, inspiratrice d’un feuilleton télévisé.

Opposant l’univers campagnard d’un petit village du Sud-Ouest à celui de producteurs de télévision obsédés par les mesures d’audience, Le Fabuleux destin de madame Petlet joue sur le choc des cultures.  La manipulation est l’un des principaux ressorts de son scénario et, non sans ironie, les gags invitent à s’interroger sur les clefs du succès autour de l’éternelle question : qu’est-ce qui fait qu’un film ou une série plaît ou non ? Les américains, en tous cas, ont craqué pour Madame Petlet et Disney a acquis les droits de remake.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver FRANCE BOUTIQUE (Une satire de monde de la production télévisuelle.) ou encore MRS DOUBTFIRE (Une comédie sur une nounou pas comme les autres).

Le rôle de Janine Petlet a d’abord été proposé à Josiane Balasko qui a décliné la proposition en expliquant qu’elle ne se voyait pas jouer « une grosse dame de la campagne ». Madame Petlet sera donc interprétée par Maïté (Marie-Thérèse Ordonez à l’Etat-Civil) alors auréolée d’une belle notoriété acquise grâce à l’émission de France 3, « La cuisine des mousquetaires », où son franc-parler et ses tours de main font merveille. La plantureuse Landaise a été remarquée par un réalisateur alors qu’elle préparait de roboratifs repas pour une équipe de rugby et elle est vite devenue une personnalité en vue du PAF. Son programme rafle alors plus de 20% de parts de marché. Certains épisodes ne manquent ni de piment ni d’inattendu : la séquence où elle prépare une matelote d’anguilles et s’y prend à plusieurs fois pour assommer l’animal restant sans doute la plus fameuse.

A 56 ans, Maïté fait cependant ses débuts dans le cinéma de fiction et cela ne s’est pas fait sans difficulté si l’on en croit Camille de Casabianca. A la différence de la télévision, Maïté doit apprendre son texte et pour cela elle s’appuie sur les conseils d’un coach mais la réalisatrice, qui aime bien filmer en plans-séquences, c’est à dire dans la durée, se voit contrainte de découper ses scènes en plans plus nombreux qu’habituellement pour limiter le volume de dialogues à retenir. Maïté a du mal à se concentrer. L’un des acteurs veut lui apprendre les principes de base et lui conseille de commencer par fermer les yeux. Au bout de quelques secondes, elle éclate de rire : « Bah! couillon, j'y vois plus rien...» 

En revanche, lorsque les prises de vues ont eu lieu à Rion Des Landes, le village de Maïté, celle-ci s’est employée à réserver un accueil aux petits oignons à l’équipe. Entre les prises, la reine des fourneaux mitonnait foie gras poêlé, cuisses de canards et pommes de terre rissolées. "On avait tous pris trois kilos", raconte Camille de Casabianca.