LE PLOMBIER

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Popularisé en son temps par Fernand Raynaud, ce digne artisan pas toujours facile à joindre n’a guère inspiré les cinéastes. Si on lui doit quelques intrusions remarquées dans plusieurs films X, le plombier est de fait peu présent dans le cinéma traditionnel. Même si personne n’oublie que la très pétulante Jennifer Jones aimait à fréquenter les salles de bain avec sa trousse à outils dans le chef d’œuvre de Ernst Lubitsch, La Folle Ingénue. Le plombier de Peter Weir a quant à lui l’insigne privilège d’être un intrus, un corps étranger dans la vie rangée d’une jeune femme. Il saccage sa salle de bain avec une application qui laisse rêveur sans que l’on sache si c’est le plus maladroit représentant de sa profession ou s’il cherche à terroriser sa cliente...
Ce qui fait que l’on passe peu à peu de la comédie proche du slapstick (Laurel et Hardy l’ayant devancé dans l’art de casser tout ce qu’ils touchaient) au thriller, au fur et à mesure que la présence de cet ange de l’apocalypse tourne au cauchemar. Réflexion sur les apparences, satire ricanante d’un certain milieu moins libéré que l’on ne croit, Le Plombier est aussi une pièce qui occupe toute sa place dans l’œuvre de Peter Weir, cinéaste australien visité plus d’une fois par l’ange du bizarre...

 
Dans le même genre vous pouvez trouver SEULE DANS LA NUIT ou encore ROSEMARY'S BABY .

Pour la petite histoire, Le Plombier a été tourné pour la télévision australienne, en 1979 et diffusé sur les (petits) écrans la même année. Mais l’acquisition progressive du statut de film-référence et la notoriété grandissante de son signataire a conduit les exploitants des salles à le mettre à l’affiche quelque trois ans plus tard. Cette origine télévisuelle explique l’évidente économie de moyens dont le film fait preuve. Il aurait  été sans doute dommage qu’il bénéficie d’un budget plus important, car cela aurait probablement conduit les responsables du film à diluer ce qui en fait la force, ce huis clos où se côtoient gêne et folie.
Il est vrai que Peter Weir était en ce temps là le spécialiste des rencontres improbables, qui prenait un malin plaisir à se laisser s’entrechoquer les cultures, les comportements, mêlant avec délectation réel et imaginaire. Une profession de foi qui l’avait conduit à signer deux films prometteurs, Homesdale (encore inédit par chez nous) et Les Voitures qui ont mangé Paris (un film d’action un rien barré qui malgré son titre ne se déroulait absolument pas en France). Puis deux chefs d’œuvre inoubliables. Pique-nique à Hanging Rock, une chronique rétro de l’adolescence dont la délicatesse se muait peu à peu en une angoissante et envoûtante enquête marquée par l’irrationnel. Et puis La Dernière Vague, mettant en scène les Aborigènes d’Australie, détenteurs jaloux des secrets de la Terre, au moment où apparaissent des signes annonciateurs de la fin du monde.
Célébré comme étant le leader d’une Nouvelle Vague australienne, aux côtés de George Miller (le père de Mad Max), de Phillip Noyce (à qui l’on doit tout à la fois de jolis films d’auteur et de fort efficaces thrillers), Peter Weir a cédé, au mitan des années 80, aux sirènes hollywoodiennes.  Pour dans un premier temps adapter son goût pour les décalages culturels aux besoins des grands studios : on lui doit par exemple le très réjouissant Cercle des poètes disparus, qui met en scène un professeur non conformiste dans un établissement scolaire perclus de traditions ou encore Witness, un polar dont l’action se déroule chez les Amish, une communauté ultra-religieuse et sectaire de Pennsylvanie qui vit comme si rien ne s’était passé depuis le XVIIIème siècle. Mais le cinéaste, et ce n’est en rien faire injure à son talent, a peu à peu dilué son originalité dans des œuvres sans doute efficaces mais moins personnelles, la dernière en date étant ce Master and commander, une superbe évocation des batailles navales d’antan. C’était en 2003...
Depuis lors, notre homme a renoncé à mettre en scène Shantaram, un film d’aventures avec Johnny Depp, pour cause de divergence artistique avec la star.
Curieusement Weir n’est pas le seul cinéaste dont le nom figure au générique du Plombier. Car la jeune femme qui tient tête à notre délirant plombier, cette jeune femme fragile qui nous fait penser au personnage incarné par Mia Farrow dans Rosemary’s baby dans le sens où nous ne savons pas s’il faut partager sa paranoïa, cette jeune femme a les traits d’une certaine Judy Morriss. Peu connue comme comédienne (on peut la voir dans de nombreux téléfilms ou séries australiens dont peu nous sont parvenus) elle est aussi la signataire d’un très sympathique film d’animation, Happy feet...

Après le départ de son compagnon, Jill Cowper, une universitaire, reçoit la visite de Max , un homme s’annonçant comme plombier de la résidence et présent pour un contrôle de routine. A partir de cette idée de départ toute simple, Peter Weir va très rapidement installer ...

Le point de départ d'un thriller psychologique est souvent intéressant car il prend ses racines dans une situation banale à laquelle tout le monde peut se raccrocher. Là, une jeune femme ouvre sa porte à un homme qui se prétend plombier. Voilà. La situation est posée, le ...

The Plumber n'est pas la plus plus connue des œuvres de la période australienne de Peter Weir . Tourné pour la télévision et un budget modeste en 1979, le film est pourtant un thriller paranoïaque teinté de comédie noire qui permet de passer un très bon moment. Le film ...