LE REPTILE

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En 26 ans de carrière de metteur en scène, Joseph L. Mankiewicz a réalisé vingt films dont un seul western : Le Reptile. Et encore, un drôle de western. Un film amoral en forme de fable comique sur la nature humaine dans lequel tout le monde convoite le demi-million de dollars braqué par Kirk Douglas au début du film, y compris le directeur de la prison où il est enfermé… Seul le Sherif retraité joué par Henry Fonda semble vouloir résister à la tentation…

Les spectateurs américains, contrairement aux Français, ont résisté à celle d’aller voir le film à sa sortie en 1970. Son originalité les a déboussolés. Le scénario du Reptile était pourtant cosigné du tandem Robert Benton et David Newman, les auteurs oscarisés de Bonnie and Clyde. Une pure merveille d’intelligence et de drôlerie mise en scène comme une partie d’échec jouée par ces deux géants du cinéma hollywoodien qu’étaient Kirk Douglas et Henry Fonda. Un film méconnu du réalisateur de La comtesse aux pieds nus ou Cléôpatre à découvrir ou redécouvrir sans plus attendre…

 
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Il était une fois un escroc. C’est ainsi que l’on pourrait traduire le titre original de ce film de Joseph L. Mankiewicz. Le titre français détournant l’attention du personnage joué par Kirk Douglas sur le serpent qui garde son trésor et par lequel il va périr.
Dommage, car l’escroc, le manipulateur, est un personnage récurrent dans la filmographie de ce réalisateur : c’est le cas dans L’affaire Cicéron, un film d’espionnage, Blanche colombe et Vilain messieurs sa seule comédie musicale avec Marlon Brando et Frank Sinatra ou bien sur Le limier, son dernier film, le seul de l’histoire du cinéma dont tous les acteurs ont été nommés à l’oscar. Il faut rappeler qu’ils n’étaient que deux ! Michael Caine et Laurence Olivier.

Grace à lui et à ses films, 12 acteurs ont ainsi été nommés. Mais pas Kirk Douglas, ni Henry Fonda. Pour autant les deux hommes ont chacun eu leur statuette : le premier, un oscar d’honneur en 1995 et le second, l’oscar du meilleur acteur pour La maison du lac, en 1982. Les deux hommes qui avaient déjà partagé l’affiche en 1965 dans Première victoire. Kirk Douglas lui avait déjà travaillé avec Joseph L. Mankiewicz en 1949 dans Chaînes conjugales. Un film qui avait valu au cinéaste les Oscars du meilleur réalisateur et du meilleur scénariste. Deux prix qu’il a reçu à nouveau en 1950 pour Eve, son chef d’œuvre sur les coulisses du théâtre new-yorkais. Remporter un oscar semblait être une affaire de famille puisque quelques années plus tôt, son frère, Herman J. Mankiewicz avait lui aussi été récompensé pour son scénario de Citizen Kane…

Quand on voit la dénomination de western apposée sur une œuvre réalisée par Joseph L. Mankiewicz, la (ou plutôt "ma") première réaction est de l'ordre de la surprise, quand on est ne serait-ce qu'un peu familier avec sa filmographie (Le Limier, Ève, Chaînes conjugales, ...

Sur la trame classique d’une tentative d’évasion dans un pénitencier, avec constitution d’une équipe, magot planqué et rivalité avec l’institution, Le Reptile commence à se distinguer par son appartenance à une nouvelle ère, celle des 70’s. Plus explicite, plus ...

Faire un western en 1970, ça veut dire forcément s'éloigner des modèles classiques. Encore plus quand on est un cinéaste britannique plutôt spécialisé dans les films intellos aux dialogues ciselés. Alors, forcément, ce Reptile n'est pas un western ordinaire. A l'affiche, ...