LES CHEVALIERS DE LA TABLE RONDE

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Richard Thorpe, qui s’était fait la réputation de finir chaque journée en avance sur le plan de travail, a beaucoup tourné depuis ses débuts à l’époque du muet, avant de trouver sa meilleure inspiration dans le film d’aventures historiques à la Métro-Goldwyn-Mayer au début des années 50. C’est ainsi qu’avant Les Chevaliers de la table ronde en 1953, il a filmé pour ce studio les excellents Ivanhoe et Le Prisonnier de Zenda. Suivra encore Quentin Durward avant que notre homme se recycle. Notamment dans la comédie musicale avec Elvis Presley : Le Rock du bagne en 1957.

Pour incarner Lancelot, Thorpe a fait appel à Robert Taylor qui avait déjà été son Ivanhoe. Grâce à son physique avantageux, Taylor a longtemps joué les jeunes premiers romantiques comme dans Le Roman de Marguerite Gauthier avec Greta Garbo en 1937. Mais avec l’âge, il a aimé les contre-emplois et a offert quelques unes de ses meilleurs compositions en incarnant des personnages blessés : l’Indien de la Porte du Diable, le fou sanguinaire de La Dernière Chasse ou encore l’avocat infirme de Traquenard de Nicholas Ray en 1958.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver EXCALIBUR ou encore IVANHOE .

Si l’on exclut les adaptations de la fable de Mark Twain Un Yankee à la cour du roi Arthur et les films muets dont nous ignorons presque tout (comme le Lancelot et Elaine de James Stuart Blackton en 1910), on peut considérer ces Chevaliers de la table ronde de Richard Thorpe comme la première grande adaptation au cinéma de l’histoire du roi Arthur, de Lancelot et de la quête du Graal. Elle sera suivie de plusieurs autres dont on retiendra principalement le peu connu Lancelot chevalier de la reine réalisé par Cornel Wilde en 1962, Camelot, la version musicale de Joshua Logan en 1967 et bien sûr le spectaculaire Excalibur de John Boorman en 1980, qui est le premier à être aussi complet sur le cycle Arthurien.

On n’oubliera par les deux variations auteuristes françaises : Lancelot du Lac de Robert Bresson en 1974 et Perceval le Gallois d’Eric Rohmer en 1978, qui sont loin de la parodique série télévisée récente Kamelot. Au rayon des parodies justement, trône le délire des Monty Python, Sacré Graal et, pour les enfants, le dessin animé de Walt Disney Merlin l’enchanteur. Plus récemment, Richard Gere a interprété le rôle titre dans le Lancelot de Jerry Zucker et on n’oubliera pas Le Roi Arthur d’Antoine Fuqua en 2003.

Pour en revenir au film de Thorpe, il est très librement adapté de l’ouvrage de référence : Le Morte d’Arthur de Sir Thomas Malory, édité pour la première fois en 1485 et bien connu des écoliers anglais. Les scénaristes du film sont de solides artisans hollywoodiens, notamment Noel Langley qui venait d’écrire pour Richard Thorpe Ivanhoe avec, déjà, Robert Taylor, mais aussi Talbot Jennings qui avait signé le scénario du film de cape et d’épée Scaramouche juste après le western de William Wellman Au-delà du Missouri. Il a d’ailleurs été beaucoup dit que Les Chevaliers de la table ronde fonctionnait comme un western transposé à la cour du roi Arthur, avec Les Pictes, sauvages ennemis du Nord dans le rôle des Indiens. Il faut dire que le film de Thorpe revisite tous les ingrédients du western : les chevauchées en pleine nature, les bivouacs au coin du feu, l’amitié virile des combattants. Ce qui a sans doute permis de rendre plus familier au grand public américain l’exotisme européen des Chevaliers de la Table ronde.

En 1953, l'équipe du succès Ivanhoé reprend du service, avec Robert Taylor toujours dans le rôle principal et à ses côtés le plus bel animal du monde (non, pas Berrick) remplaçant la plus belle femme du monde, ce qui n'est pas désagréable. Tout ce petit monde s'attaque ...

La légende du roi Arthur a beaucoup inspiré le cinéma puisque dès 1921, on comptait déjà une adaptation. Ici, comme Excalibur, le film de Richard Thorpe met en scène Arthur et Guenièvre, Lancelot, Perceval, Morgane et Modred d'après "la Mort d'Arthur" de sir Thomas Mallory, ...

L'interprétation de la légende arthurienne faite par Richard Thorpe en 1953 s'inspire de l'ouvrage "Le Morte d'Arthur" faite au XVème siècle par Thomas Malory ; cet ouvrage est une compilation et, peut-être, une mise en cohérence de diverses légendes celtiques anciennes ...