LINO

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Malchance, scoumoune, guigne, poisse, manque de pot et autres pas de chance : les expressions sont nombreuses pour qualifier le sort qui s’acharne sur les pauvres victimes innocentes, ballottées par la vie au gré d’un destin malheureux. Prenez Lino, le héros du film d’animation qui va suivre. Sa vie n’est déjà pas bien folichonne puisque son métier l’oblige à se déguiser en chat pour animer des fêtes d’anniversaire où son jeune public n’est pas des plus évidents et des plus respectueux.

Mais ce n’est rien face à ce qui l’attend : décidé à demander l’aide d’un magicien pour changer d’existence, Lino va se retrouver transformé en vrai chat ! Ce n’est plus un costume qui lui colle à la peau mais bel et bien un pelage 100% fourrure !

Voici un conte destiné au jeune public, réalisé par Rafael Ribas et qui cache sous ses airs comiques une vraie morale sur les apparences et la différence… Un exemple assez rare d’animation venu du Brésil, signé par un de ses meilleurs jeunes espoirs…

 
Dans le même genre vous pouvez trouver LA BELLE ET LE BETE (Un sort jeté, une apparence qui change, le regard des autres... Voici deux exemples de maléfice qui, finalement, vont bouleverser celui qui en est la victime...) ou encore HIBOU (On dit que l'habit ne fait pas le moine : le costume en tout cas peut changer un homme et forcer les autres à le considérer autrement, tout en changeant intimement celui qui se trouve dessous...).

Bien avant l’invention du cinéma par les frères Lumière à Lyon à la fin du 19e siècle, la magie était l’un des spectacles les plus prisés par le public. L’irruption du 7e art dans le quotidien des spectateurs passait d’ailleurs au tout début comme une sorte de sortilège… Normal donc que les metteurs en scène, dès l’apparition de cette nouvelle technologie, se soient lancés dans des scénarii racontant comment des mages et autres prestidigitateurs jetaient des sorts plus ou moins avouables à leurs victimes, qu’elles soient innocentes ou coupables…

Dans Lino, le film que vous venez de regarder, le héros malheureux se retrouve dans la peau d’un vrai chat et va passer une bonne partie du récit à essayer de briser la malédiction. La mythologie égyptienne a été très généreuse en matière d’inspiration. Combien de momies, pharaons et autres dieux vengeurs sont venus hanter les cauchemars des spectateurs. Impossible de faire le compte de leurs méfaits portés sur grand écran mais nous pouvons en citer quelques exemples marquants. Premier film recensé en 1908, tout simplement intitulé La momie, pionnier français d’un genre vite copié par Hollywood, jusqu’au remarquable La malédiction des Pharaons de Terence Fisher en 1959 avec Peter Cushing et Christopher Lee, suivi 40 ans plus tard par La momie de Stephen Sommers avec Brendan Fraser, franchise relancée en 2017 par Tom Cruise dans un film du même nom.

Mais d’autres maléfices offrent aussi d’intéressantes idées de cinéma : le vaudou, dans Vivre et laisser mourir le James Bond millésime 1973, le vœu heureusement ou malheureusement réalisé, dans Big en 1988 où  Tom Hanks ado complexé se réveillait adulte selon ses souhaits, la punition céleste dans La Belle et la Bête évidemment où un beau prince arrogant était transformé en monstre velu, ou encore chez nous en France le voyage dans le temps, avec Camille redouble de Noémie Lvovsky qui se retrouvait à l’âge de 16 ans mais dans son corps d’adulte…