LIVE BY NIGHT

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C’est en 2007 que le comédien Ben Affleck (35 ans) devint cinéaste avec Gone Baby Gone. Après The Town, en 2010, et Argo, en 2012 – Oscar du meilleur film –, il adapta, en 2016, le roman homonyme de Dennis Lehane, Prix Edgar-Allan-Poe du meilleur roman 2013, logiquement paru en France, chez Payot et Rivages, sous le titre : Ils vivent la nuit.

Notamment coproduit par Ben Affleck et Leonardo DiCaprio, Live By Night met en scène, à Boston, au temps de la Prohibition, Joe (Ben Affleck), le plus jeune fils du chef de la police de Boston, qui, de retour d’Europe après la Grande guerre, va sombrer dans la criminalité, se rapprocher de la pègre locale, multiplier les braquages et même séduire la maîtresse d’un puissant caïd, dont la vengeance risque fort de lui être fatale... difficile de vous en dire davantage !

Ce que je peux vous dire, en revanche, c’est que, cette jeune femme est incarnée par Sienna Miller qui, en 2013, avait été nommée aux BAFTA TV et aux Golden Globes pour The Girl, le téléfilm de Julian Jarold dans lequel elle incarnait Tippi Hedren, pendant le tournage des Oiseaux d’Alfred Hitchcock. Joe croisera également la route de l’intègre Cubaine Graciela, alias Zoe Saldana, très loin de son rôle d’humanoïde extraterrestre d’Avatar. Enfin, dans le rôle de Loretta, la fille, jeune, charmante et naïve, du chef de la police de Tampa, vous reconnaîtrez Elle Fanning, qui fut entre autres la Belle au bois dormant de Maléfique, le film de Robert Stromberg.

 
Dans le même genre vous pouvez trouver LES COPAINS D’EDDIE COYLE (1973) (Une cinquantaine d’années après Joe Coughlin, Eddie Coyle, petit gangster bostonien sans envergure, va vite devenir l'homme à abattre.) ou encore IL ÉTAIT UNE FOIS EN AMÉRIQUE (1984) (Ben Affleck avoue, lui-même, s’être inspiré du film de Sergio Leone.).

C’est au compositeur-interprète nord-irlandais, Foy Vance que Ben Affleck confia la chanson du générique de fin, Moonshine, terme anglo-saxon désignant l’alcool de contrebande, à l’origine, fabriqué clandestinement à la lueur de la lune ! En revanche, et comme il l’avait fait pour ses deux précédentes productions, c’est au compositeur britannique Harry Gregson-Williams qu’il confia la composition de la bande originale de son film. « J’étais sûr que Harry saurait comment renouveler ce genre de musique, expliqua-t-il. Je savais qu’il pourrait composer des morceaux à la fois évocateurs et troublants pour les moments émotionnels, mais aussi procurer du rythme et de l’énergie pour [les] séquences d’action. » Après avoir enseigné la musique en Egypte puis en Angleterre, Harry Gregson-Williams avait, au début des années 1990, entamé une nouvelle carrière à Hollywood, où son nom apparu rapidement au générique de films restés célèbres, parmi lesquels : Le Petit monde des Borrowers, Chicken Run ou Shrek. En 2006, il avait été nommé au Golden Globe de la meilleure musique pour Le Monde de Narnia : chapitre 1.

Auteur du roman qui donna naissance au film que vous venez de voir – et à Gone Baby Gone le premier film de Ben Affleck –, Dennis Lehane, écrivain américain d’origine irlandaise, est né en 1965 à Boston, la ville de tous ses romans. Outre Ben Affleck, son œuvre a, également, inspiré Clint Eastwood – avec Mystic River, en 2003 ; César du meilleur film étranger – et Martin Scorsese – avec Shutter Island, en 2010. Ancien éducateur auprès de jeunes en difficulté, l'enfance maltraitée restera un thème de prédilection de son œuvre. Il est également l’auteur de plusieurs nouvelles et d’une pièce de théâtre, Coronado, jouée à New York en 2006 et adaptée en bande dessinée, par l’illustrateur français Loustal, en 2009. Un an plus tôt, Christian De Mettre, autre bédéaste français, avait adapté Shutter Island. 

« Passionnant miroir de l’Amérique de la Prohibition et de la crise » pour les uns, « film laborieux » pour les autres, Live By Night divisa la critique française, après avoir été très mal accueilli par la critique américaine. Produit par la Warner et clairement inspiré des films de gangsters que ce studio produisait dans les années trente, l’histoire de Joe rappela quelques souvenirs à d’aucun, tel Jacky Goldberg qui, dans les Inrocks, écrivit : « Essayer d’être à la fois James Cagney (devant la caméra) et Raoul Walsh (derrière) était sans doute trop pour le sympathique [Ben Affleck]. »

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